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Démarcation de la frontière Cameroun-Nigéria : Abuja renonce à ester Yaoundé devant la Cour internationale de Justice

Démarcation de la frontière Cameroun-Nigéria : Abuja renonce à ester Yaoundé devant la Cour internationale de Justice

Paru le vendredi, 08 mars 2024 08:53

C’est ce qu’a annoncé le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, également président de la Commission mixte Cameroun-Nigeria, Leonardo Santos Simoa, reçu le 6 mars dernier par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute. Le voisin nigérian contestait jusqu’ici certaines portions du tracé de la frontière maritime et terrestre issu de l’arrêt de la Cour internationale de Justice (CIJ) du 10 octobre 2002 à propos du différend frontalier entre les deux pays. « Nous avons travaillé avec le Nigeria qui nous a donné des garanties de vouloir continuer avec le processus jusqu’au bout », a déclaré l’envoyé Santos Simoa. Il a ajouté : « nous devons avoir une feuille de route pour déterminer les actions à poser afin de conduire l’opération à bon terme. C’est un travail qu’on va mener conjointement dans les prochains mois ».

Un renoncement dont s’est félicité le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, pour qui « il n'est pas besoin de recourir à une interprétation supplémentaire de certaines dispositions de l'arrêt du 10 octobre 2002 de la Cour internationale de Justice pour parachever le tracé définitif de la frontière commune ». D’après le chef du gouvernement camerounais, il y a désormais un « accord parfait entre les deux parties pour la finalisation des travaux ». Ceux-ci butaient jusque-là sur trois zones, « il s'agit des villages Rhumsiki et Kotcha dans la région de l'Extrême-Nord et la Borne 8 dans la région du Nord, soit 36 km de distance ». Cependant, certains habitants de long de la frontière ajoutent d’autres zones, à l’instar de l’arrondissement de Beka, dans le département du Faro, région du Nord.

Le différend frontalier hérité de la colonisation entre le Cameroun et le Nigeria a failli dégénérer en conflit armé dès 1994 autour de la presqu’île de Bakassi, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun. Yaoundé va porter l’affaire devant la Cour internationale de Justice, qui se déclare compétente sur le sujet en 1998, en 2002, elle rend un verdict qui accorde la souveraineté du Cameroun sur Bakassi et reprécise le tracé de la frontière entre les deux pays. Une commission mixte sera mise sur pied pour appliquer cet arrêt de la justice internationale. Ce sont les accords dits de Greentree. La commission travaille depuis lors à démarquer la frontière longue de plus de 2 000 km entre les deux pays, et qui va du lac Tchad au golfe de Guinée.

L.A.

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