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Célestin Tawamba critique la qualité des financements proposés aux entreprises camerounaises par l’Union européenne

Célestin Tawamba critique la qualité des financements proposés aux entreprises camerounaises par l’Union européenne

Paru le mercredi, 21 février 2024 10:21

A la Business Week que l’Union européenne organise à Yaoundé du 20 au 22 février à Yaoundé, pour présenter les projets gouvernementaux et ceux des PME aux investisseurs européens, le président du patronat camerounais a mis à l’index les investissements des 27 au Cameroun. Pour Célestin Tawamba, président sortant du Gicam et unique candidat à la présidence du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), les PME camerounaises ont besoin de financements, pas d’aide.

« Nous avons besoin de financements, des vrais. Et lorsqu’on donne des investissements, il faut que ce soit adapté à celui qui a besoin. Mais souffrez que l’on vous dise que beaucoup d’investissements que vous faites ne sont pas adaptés à ce dont nous avons besoin », a déclaré Célestin Tawamba. Il s’exprimait ainsi lors de son exposé dans le panel sur l’environnement des affaires, le climat des investissements et les opportunités de commerce et d’investissements au Cameroun.

Pour l’homme d’affaires, « très souvent, les montants des coûts des guichets sont trop élevés. Beaucoup entendent des chiffres, des centaines de milliards. Ils ont besoin juste des millions, mais ils ne les ont pas », a-t-il insisté. À l’en croire, si l’Union européenne déclare souvent appuyer des banques, celles-ci restent inaccessibles. « J’entends dire, nous appuyons les banques, nous leur donnons des garanties. Mais ces banques ne sont pas alignées avec ce que vous donnez, parce que les conditions sont extrêmement élevées ».

À titre de comparaison, l’ancien président du Gicam prend l’exemple de la Côte d’Ivoire. « Comparés à la Côte d’Ivoire, les investissements de l’Union européenne (au Cameroun) sont beaucoup trop peu. Il faudrait augmenter de manière massive les investissements au niveau du Cameroun », a-t-il souhaité, avant de relever que pour les PME, il faudrait changer de paradigme. « Vous donnez, mais les conditions sont inaccessibles, donc à la fin, vous ne donnez pas », a-t-il conclu.

Piqué au vif par ce discours et les applaudissements qui l’ont accompagné, l’ambassadeur chef de la délégation de l’Union européenne au Cameroun a déploré, sans le citer, les reproches du chef du patronat camerounais. Luc Chataignier a défendu l’approche de l’Union européenne et ses instruments de financements au Cameroun. « L’esprit de cet évènement (la Business Week), l’esprit de partenariat, c'est de travailler ensemble, de co-construire ensemble, de réfléchir ensemble aux choses qui vont bien et aux choses qui vont mal, et pas forcément de se jeter des noms d’oiseaux en disant, vous faites les choses mal, vous n’êtes pas utiles. Non, L’idée de ce n’est pas cela », a réagi le diplomate.

En déclarant avoir « entendu dans les applaudissements les besoins de financements des PME camerounaises », Luc Chataignier a reconnu : « sur les questions de PME, on a bien conscience que l’accès des PME aux financements n’est pas simple au Cameroun en général parce que le secteur des banques est un peu adverse aux risques et aussi parce que le taux de sinistralité des entreprises dans le secteur bancaire est assez élevé ». Aussi, a-t-il précisé : « il n’y a pas un cercle vertueux de financement qui existe pour les PME. Nous sommes en train de travailler dessus, nous avons mis en place des instruments ».

L.A.

Dernière modification le mercredi, 21 février 2024 10:27

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