Plusieurs organisations de la société civile, regroupées au sein du Comité des citoyens réunis des quartiers de Maroua (Corequam), ont adressé, ce 5 février, une pétition à Célestine Ketcha Courtes (photo), la ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), pour dénoncer la mauvaise qualité des travaux routiers dans leur ville. « Les travaux routiers réalisés dans le cadre du programme C2D, financés par l’État français et confiés à l’entreprise Razel se sont avérés être de très mauvaise qualité », peut-on lire dans cette pétition.

Mais en réalité, ce n’est pas vraiment l’entreprise Razel qui est mis à l’index par le Corequam. C’est la méthode dite du béton compacté au rouleau (BCR) utilisé pour la réhabilitation des routes défectueuses dans la ville de Maroua qui fâche. « La méthode BCR utilisée n’a donné aucun résultat satisfaisant et les routes se sont dégradées juste après leur mise en service », indiquent les signataires de la pétition.

De passage à Maroua cette semaine, Célestine Ketcha Courtes a tenu à s’expliquer sur l’utilisation du BCR en précisant que c’est une recommandation du président Paul Biya. Mais pas seulement. Le Minhdu a aussi fait savoir que remplacer le goudron (bitume) par le BCR est un choix écologique et aussi économique, dans la mesure où l’importation du bitume coûte cher alors que le BCR requiert comme intrants le gravier, le sable, le ciment et l’eau qu’on trouve sur place.

Maroua n’est pas la seule ville où le BCR a été utilisé pour les travaux de voirie. C’est le choix qui a été fait pour les travaux routiers urbains qui entrent dans le programme C2D Capitales régionales.

Michel Ange Nga