C’est par un communiqué signé ce mardi 7 novembre par le ministre de la Communication (Mincom), René Emmanuel Sadi, que le gouvernement camerounais a officiellement réagi à l’attaque perpétrée dans la nuit de dimanche à lundi au quartier Newlayout Egbekaw à Mamfe, dans le département de la Manyu dans le Sud-Ouest par des séparatistes, qui a entraîné la mort de 25 personnes, dont 5 femmes et un enfant, et fait 9 blessées, selon le bilan officiel. « Le gouvernement condamne avec la plus grande fermeté cette attaque lâche et ignoble dirigée contre des personnes innocentes par une bande de terroristes dont le seul but est de semer l’horreur et la désolation dans les familles, au moment où l’Etat est résolument engagé dans la reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », écrit le porte-parole du gouvernement

Le Mincom attribue cette attaque à la Manyu Unity Warriors, « un groupuscule sécessionniste terroriste affilié à la nébuleuse dite Ambazonian Defense Forces ». René Emmanuel Sadi affirme que les forces de défense et de sécurité sont à pied d’œuvre pour retrouver les auteurs de cette « expédition macabre » et appelle « les populations à continuer de faire preuve de vigilance et de courage ». En même temps qu’il les rassure de la « ferme détermination » du chef de l’Etat à restaurer et consolider la paix et la sécurité dans les régions anglophones.

Depuis 2017, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest sont plongés dans un conflit armé opposant l’armée à des groupes séparatistes qui s’illustrent notamment par des attentats, des assassinats et des kidnappings. En juillet 2023, Amnesty international s’était de nouveau alarmée des « atrocités » dont sont victimes les civils, citant des « exécutions extrajudiciaires », « homicides », y compris de femmes et d’enfants, « tortures » et « viols » perpétrés par aussi bien par les séparatistes armés que par des membres des forces de l'ordre. Selon l’organisation International Crisis Group (ICG), plus de 6 000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit, et plus de 700 000 autres se sont réfugiées dans les régions francophones et le Nigeria voisin.

Patricia Ngo Ngouem

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