Bien que le nombre de cas de lèpre ait diminué depuis près de 40 ans, la maladie est toujours présente au Cameroun et doit être considérée. Chaque année, environ 200 cas sont diagnostiqués dans le pays, avec une quarantaine de patients susceptibles de développer des réactions lépromateuses au cours de leur traitement. « Nous sommes passés d’un peu plus de 25 000 nouveaux cas par an en 1985 pour atteindre moins de 200 cas aujourd’hui. En 2021, on a recensé 178 cas sur l’étendue du territoire national », indique le secrétaire permanent du Comité national de lutte contre le pian, la leishmaniose, la lèpre et l’ulcère de Buruli, Dr Ernest Njih Tabah.

La lèpre est une maladie chronique et stigmatisante causée par le bacille Mycobacterium leprae qui, faute de traitement, peut entraîner des lésions progressives et permanentes de la peau, des nerfs, des membres et des yeux, explique l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Mais l’on peut en guérir et le traitement à un stade précoce permet d’éviter les incapacités. Il s’agit d’une polychimiothérapie (PCT), qui consiste en l’administration de trois antibiotiques (dapsone, rifampicine et clofazimine).

C’est donc pour « redonner leur dignité » aux malades que l’ambassade du Brésil au Cameroun a fait don de 22 000 comprimés de clofazimine 50 mg au ministère de la Santé publique (Minsanté) mercredi 8 juin, dans le cadre de la coopération entre Yaoundé et Brasilia. « Compte tenu de la rupture de la production du médicament pendant la forte crise sanitaire que connaît le monde, il était nécessaire pour le Brésil de marquer cette amitié par un geste fort », a déclaré le chargé d’affaires de l’ambassade brésilienne, Eduardo Carvalho, qui remettait ce don au nom du gouvernement de son pays. Ces médicaments doivent être distribués gratuitement et de « manière transparente » aux personnes atteintes de lèpre, a prescrit le Minsanté, Manaouda Malachie.

P.N.N