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HRW demande la levée de l’interdiction des alliances politiques de Jean-Michel Nintcheu et Olivier Bile

HRW demande la levée de l’interdiction des alliances politiques de Jean-Michel Nintcheu et Olivier Bile

Paru le vendredi, 22 mars 2024 12:07

Dans un communiqué publié le 21 mars sur son site Internet, Human Rights Watch (HRW) demande aux autorités camerounaises de lever l’interdiction des alliances politiques de Jean-Michel Nintcheu et Olivier Bile. « Les autorités devraient immédiatement lever l’interdiction et permettre aux partis d’opposition de continuer à travailler sans subir de harcèlement », a déclaré Carine Kaneza Nantulya (photo), directrice adjointe de la division Afrique à HRW, citée dans le communiqué. Le 12 mars dernier, le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, a déclaré par voie de communiqué que l’Alliance politique pour le changement (APC) dirigée par le député Jean-Michel Nintcheu, et l’Alliance politique pour la transition (APT) menée par Olivier Bile, sont des « mouvements clandestins » puisque « n’ayant aucune existence légale ». Par conséquent, ils « ne peuvent mener aucune activité politique sur toute l’étendue du territoire national », écrit le membre du gouvernement. En d’autres termes, ces mouvements sont désormais interdits dans le pays.

« La mesure prise par le gouvernement contre ces coalitions montre comment les autorités camerounaises agissent pour fermer l’espace à l’opposition et au débat public à l’approche des élections présidentielles de 2025 », poursuit la responsable de HRW. L’organisation des droits humains estime que des groupes de l’opposition coordonnant leurs activités et créant des alliances ne doivent pas être considérés comme des mouvements clandestins. « Au contraire, cette coordination devrait plutôt être considérée comme une caractéristique normale et importante du processus démocratique », avance HRW.

L’organisation voit dans cette mesure du Minat, une atteinte à la liberté d’association et d’expression. « La décision du gouvernement d’interdire les deux coalitions politiques viole les droits à la liberté d’expression, d’association, de réunion pacifique et de participation à la vie politique. Ces droits sont garantis par le droit international relatif aux droits humains, y compris expressément par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, qui ont tous deux été ratifiés par le Cameroun », argumente HRW. « Paul Biya devrait tenir compte de son héritage et inciter les autorités à faciliter et à mettre en œuvre un processus électoral crédible dans le plein respect des libertés et des droits fondamentaux », laisse entendre Carine Kaneza Nantulya. 

Dans son communiqué, Paul Atanga Nji soutient que l’APC et l’APT « ne sont pas des partis politiques au sens de la loi du 19 décembre 1990 relative aux partis politiques ». Par conséquent, dit-il, toute activité menée par ces organisations « ou toutes autres dénominations du même type en création » sera désormais considérée comme un « casus belli », c’est-à-dire un acte de nature à motiver une déclaration de guerre. Le gouvernement n’avait pas encore officiellement réagi à la sortie de HRW au moment où nous mettre sous presse.

P.N.N

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