La campagne annuelle internationale « 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles » démarre le 25 novembre prochain, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et prend fin le 10 décembre qui marque la Journée internationale des droits humains. Cette année, l’Union européenne (UE) et les cinq Etats membres (France, Espagne, Italie, Allemagne et Belgique) présents au Cameroun, qui constituent la Team Europe, s’associent à nouveau à cette campagne initiée par les Nations Unies pour un programme commun et réaffirment leur engagement pour les droits des femmes et pour le droit à vivre dans un monde à l’abri des violences basées sur le genre.
Le programme prévoit une série d’activités dans certaines villes du pays, dont un « grand concert de sensibilisation contre les violences faites aux femmes » samedi prochain sur le parvis du Palais polyvalents des sports de Yaoundé (Paposy). « Depuis plusieurs années, les "16 Jours d’activisme" sont devenus l’occasion pour les Etats membres au Cameroun de montrer que mieux coordonnées, nos actions ont un impact plus fort. La Team Europe œuvre auprès de tous les Camerounais et Camerounaises contre toutes les formes de violences basées sur le genre dans toutes les régions du pays. L’éradication de la violence basée sur le genre est un défi que nous partageons sur tous les continents. Je suis particulièrement heureux que cette édition soit tournée vers les jeunes, car c’est eux qui représentent l’avenir du Cameroun et de l’Afrique », déclare Jean Marc Châtaigner, ambassadeur de l’Ue dans le pays.
Le thème de cette année, « Tous unis : Investir pour prévenir la violence », témoigne de l’importance d’adopter une approche globale et à long terme pour développer des actions efficaces de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles. Cette campagne internationale intervient dans un contexte de recrudescence des féminicides et des violences faites aux femmes au Cameroun. Selon le ministère de la Promotion de la femme et de la famille (Minproff), au moins 30 féminicides ont été recensés dans le pays depuis le début de l’année en cours.
Des violences qui ont lieu, le plus souvent, dans la sphère familiale, affirme Marie Thérèse Abena Ondoa, la cheffe de ce département ministériel, qui en appelle à l’union des forces pour combattre ce fléau. Le cas le plus récent est celui d’une enseignante tuée sous les coups de son époux le week-end dernier au quartier Ndogpassi, à Douala. Un drame de plus qui a suscité un vif émoi au sein de la population. Face à l’ampleur du phénomène, les associations plaident pour l’adoption d’une loi-cadre spécifique et appellent à des « mesures urgentes » en attendant l’arrivée d’un tel texte.
Patricia Ngo Ngouem
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