Au cours du mois de mai de l’année en cours, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a recensé pas moins de 62 attaques de Boko Haram dans les départements du Mayo Sava, Mayo Tsanaga et du Logone et Chari, dans la région de l’Extrême-Nord. « Ces attaques ont été marquées par des pillages, des incendies, des enlèvements de personnes (4), ainsi que des violences physiques (15) et des meurtres (26) qui continuent d’impacter négativement le quotidien des populations locales », fait savoir cet organisme onusien dans un récent rapport.

Comme conséquence de ces attaques, des déplacés internes et des réfugiés. Ainsi, OCHA rapporte que 70 ménages nigérians ont fui des sites des personnes déplacées de Gambarou et Rann au Nigéria ont été enregistrés à Chimtri, à 17 km de l’arrondissement de Makary dans le Logone et Chari.

En tout, « dans la région de l’Extrême Nord, 2 302 personnes se sont déplacées dans les départements du Mayo-Tsanaga et du Logone et Chari durant le mois de mai. Ce qui porte à 9 597 le nombre de personnes nouvellement déplacées dans la région depuis janvier 2023 », peut-on lire dans le document. C’est le département du Mayo-Tsanaga, qui abrite déjà le camp de réfugiés de Minawao, le plus grand sur le sol camerounais, qui dénombre à lui seul 9 244 de ces récentes personnes déplacées. OCHA note également une recrudescence de l’utilisation d’engins explosifs improvisés par Boko Haram.

Le Cameroun est en guerre contre Boko Haram depuis 2014. Le pays fait partie également d’une force multinationale regroupant les pays du pourtour du Lac Tchad engagés contre les insurgés. Les autorités reconnaissent que la secte Boko Haral est affaiblie, mais conseillent la prudence, car elle continue de mener des incursions meurtrières.

L.A.