Pau Biya, le chef de l’Etat du Cameroun a-t-il pris position dans le cadre de la crise électorale que dans laquelle est actuellement plongée la Gambie ? Au sein de l’opinion cela va de soi que M. Biya a pris effet et cause pour Adama Barrow, challenger de Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 22 ans. Et pour cause, le 5 décembre 2016, il a écrit un télégramme officiel à son « Excellence Adama Barrow, président élu de la République de Gambie ».
« Monsieur le président élu et cher frère, il me plaît de vous adresser mes vives chaleureuses félicitations, suite à votre élection à la magistrature suprême de votre pays. J’y associe mes souhaits de pleine réussite dans l’exercice de vos hautes fonctions. », a écrit Paul Biya.
Seulement, il faut bien situer ce télégramme dans son contexte. Il a été écrit trois jours après que le président sortant lui-même, Yahya Jammeh, a reconnu sa défaite. Reconnaissant avoir été battu par le candidat de l'opposition, Adama Barrow, lors de l'élection présidentielle du 2 décembre 2016 avec 45,54 % des voix, selon les résultats officiels.
Sauf qu’une semaine plus tard après le télégramme du président camerounais, Yahya Jammeh, va faire une volte-face. Il réclame actuellement de nouvelles élections. Bien que l’étau diplomatique se resserre de plus en plus autour du président sortant, l’armée demeure pour l’instant de son côté.
Dans un communiqué à l’issue du sommet annuel de la Communauté économique d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le 17 décembre à Abuja (Nigeria), la sous-région a réitéré son fort engagement auprès du président élu de Gambie, Adama Barrow.
Sylvain Andzongo