La média gouvernementale CRTV a listé les grands points de l’agenda de l’équipe que conduit le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, au 15e sommet des Brics à Johannesburg en Afrique du Sud. On apprend qu’entre autres activités, Yaoundé a prévu de faire campagne pour la candidature de l’ancien Premier ministre Philemon Yang pour le poste de président de la 79e Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU), qui correspond à la session de l’année 2025.
La candidature du Camerounais a depuis quitté les starting-blocks. Le mois dernier, les onze pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), rassemblés à Libreville au Gabon, ont garanti au Cameroun leur soutien. Une bonne nouvelle pour Yaoundé, qui sait toutefois qu’il faut convaincre d’autres pays sur le continent et même ailleurs. Selon toutes vraisemblances, les autorités camerounaises entendent mener une opération de charme en marge du sommet des Brics, car plusieurs autres États africains ont fait le voyage de Johannesburg.
La dictature des chiffres
Il ne reste plus qu’à savoir si la candidature de Philemon Yang a des chances de prospérer. Les chiffres ne parlent en tout cas pas en faveur de l’ancien Premier ministre camerounais. Depuis la création de l’ONU, le seul président de l’Assemblée générale originaire d’un pays de l’Afrique centrale est le Gabonais Jean Ping en 2005. Pourtant, 13 Africains ont déjà occupé ce strapontin. Avantage aux pays anglophones du continent à qui ce poste est revenu 9 fois (le Nigeria l’a même déjà occupé par deux fois).
La diplomatie offensive du Cameroun pour faire élire Philemon Yang n’est certainement pas étrangère à cette dictature des chiffres, qui montre que les candidats anglophones partent généralement avec un avantage. Pour l’instant, la liste des candidats en lice n’est pas encore disponible. Mais CRTV indique que l’Afrique du Sud devrait présenter un candidat pour cette élection.
Selon les textes en vigueur, le président de l’Assemblée générale de l’ONU a pour rôle de superviser les débats. Il préside un bureau composé de 21 vice-présidents et des présidents de six grandes commissions de manière tournante. Après la zone Amérique latine et Antilles, c’est au tour de l’Afrique.
Cette élection doit se tenir au milieu de l’année prochaine. En fait, l’article 30 du règlement intérieur de l’Assemblée générale de l’ONU prévoit que « l’Assemblée générale élit un président et 21 vice-présidents 9 mois au moins avant l’ouverture de la session qu’ils doivent présider ». En guise d’exemple, le Trinidadien Dennis Francis, qui va diriger la 78e Assemblée générale de l’ONU dès le début de l’année 2024 a été élu en juin dernier.
Michel Ange Nga
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