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Une cinquantaine de joueurs épinglés pour double identité, le Cameroun sous la menace d’une suspension de la CAN ?

Une cinquantaine de joueurs épinglés pour double identité, le Cameroun sous la menace d’une suspension de la CAN ?

Paru le mardi, 12 mars 2024 14:31

La Fédération camerounaise de football (Fecafoot) vient d’écarter une cinquantaine de joueurs locaux des play-offs du championnat Mtn Elite One pour motif de « double identité ». Parmi eux figure Nathan Douala, le milieu de terrain de Victoria United qui avait été sélectionné pour la dernière Coupe d’Afrique des nations (CAN) en Côte d’Ivoire et était présenté comme le plus jeune joueur de la compétition avec ses 17 ans. La Fecafoot le soupçonne d’avoir fraudé sur son nom, alors que son club dément et affirme « qu’il pourrait s’agir d’une erreur » de la fédération. Selon le journal français Le Monde, le joueur s’appellerait en réalité Alexandre Bardelli et serait âgé de 23 ans. Sur les réseaux sociaux et dans les médias, beaucoup affirment que la « double identité » du joueur pourrait entraîner une suspension du Cameroun des prochaines éditions de la CAN.

Pour Eric Mathias Owona Nguini, ancien président de la Commission d’homologation et de discipline de la Ligue de football professionnel du Cameroun, c’est aller vite en besogne de parler de suspension à l’heure actuelle. « Il ne suffit pas simplement de constater le fait que le joueur en question est sous le coup d’une identification multiple, alors qu’il a été sélectionné à l’occasion de cette édition de la CAN. Il faut encore avoir un certain nombre d’indices pour établir que les autorités fédérales étaient préalablement informées de son identification multiple avant de le sélectionner. Sinon, le Cameroun peut plaider la bonne foi. Il n’y a aucune raison, sauf à être masochiste, d’inclure dans la sélection un joueur dont on sait que la situation au niveau de son identité est ambivalente, c’est-à-dire que ce joueur-là, en réalité, est sous le coup d’une identification multiple qui est génératrice de problème », dit-il, joint au téléphone par SBBC.

Selon le règlement de la CAN, la Confédération africaine de football (CAF) peut ouvrir une enquête si elle apprend, quelle que soit la source, qu’une fraude et/ou falsification de documents accomplie par quelque moyen et/ou support que ce soit a été commise par une ou plusieurs équipe(s) nationale(s). « Au cas où les faits incriminés seraient avérés, l’association nationale reconnue coupable sera suspendue de participation aux deux éditions suivantes de la CAN », indique le règlement dans son article 46. « Pour toute erreur administrative, en matière d’enregistrement des joueurs, l’association nationale concernée sera suspendue de participation à l’édition suivante de la CAN et son équipe sera éliminée de la compétition si cette dernière est toujours en cours », peut-on lire à l’article 47 dudit règlement. En d’autres termes, s’il est prouvé que la Fecafoot était au courant de la situation réelle du joueur au niveau de son identification avant sa sélection pour la CAN, la conséquence serait que le Cameroun ne participe pas aux deux prochaines éditions du tournoi, conformément au règlement susmentionné.

La fraude sur l’âge et sur l’identification est un phénomène répandu dans le football camerounais. Depuis son élection à la tête de la Fecafoot en décembre 2021, Samuel Eto’o s’est lancé dans une traque contre les fraudeurs, dans son ambition d’assainir le football camerounais. En février dernier, la Commission d’éthique de la Fecafoot a notifié de nombreux joueurs et présidents de clubs d’une procédure engagée contre eux pour « faux dans les titres ». Les joueurs concernés sont accusés de tricherie sur l’âge et/ou pour tricherie sur l’identité. En novembre 2023, la Fecafoot avait recalé 21 joueurs aux tests sur l’âge pour le tournoi U17 de l’Union des fédérations de football d’Afrique centrale (Uniffac). En juin 2022, l'instance faîtière du football national avait annoncé « l’ouverture d’une procédure d’instruction » contre 44 joueurs et les présidents de leurs clubs respectifs, soupçonnés de « faux dans les titres (tricherie sur l’âge et/ou l’identité) et complicité ».

Patricia Ngo Ngouem

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Dernière modification le mardi, 12 mars 2024 14:34

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