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Yaoundé: la mort d’une enseignante relance le débat sur les violences contre les femmes

Yaoundé: la mort d’une enseignante relance le débat sur les violences contre les femmes

Paru le lundi, 17 mai 2021 13:57

Clément Mendo est actuellement en exploitation à la Sécurité militaire (Semil) à Yaoundé. Ce gendarme est soupçonné d’avoir tué son épouse, Charlotte Claire Ngono (photo). L’enseignante est décédée dans la nuit du 11 au 12 mai 2021 à son domicile au quartier Odza. Son corps inanimé a été découvert par sa fille dans sa chambre. Selon le mari, la victime se serait suicidée avec une cravate. Une enquête a été ouverte. Ce décès relance le débat sur les violences contre les femmes.

La mort de Lydienne Solange Taba, jeune étudiante de 23 ans tuée par balle le 25 juillet 2020 à Kribi (Sud), a suscité une vague d’émotion dans le pays. Son compagnon, Franck Derlin Eyono Ebanga, sous-préfet de Lokoundjé, est soupçonné d’être l’auteur de sa mort. Le 29 juin dernier, Larissa Zenta était brûlée à l’essence par son mari au quartier Mbankolo, à Yaoundé. Quelques jours plus tôt, Charlène était abattue à coups de machette par son ex-compagnon à Sangmélima, dans la région du Sud. Ces cas sont loin d’être exhaustifs.

L’année dernière, la Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés (CNDHL) a déploré la recrudescence des « féminicides » au Cameroun. En 2019, l’organisme a recensé 70 femmes tuées par leurs partenaires. « La CNDHL condamne avec la dernière énergie tous ces actes portant atteinte à la vie et à la dignité humaine et recommande que les résultats des enquêtes ouvertes pour chacun de ces crimes soient punis, conformément à la loi », indiquait la Commission dans un communiqué publié le 29 juillet 2020 à l’issue de la réunion de coordination mensuelle des présidents et rapporteurs de ses sous-commissions.

Constitution

Longtemps considérées comme des affaires de famille qu’il valait mieux taire et laisser se dérouler en secret au sein de la sphère privée, les violences contre les femmes sont désormais devenues un des enjeux du débat social, juridique et politique. Au Cameroun, la prise de conscience de ce fléau a conduit à de nombreuses interventions législatives: le pays a ratifié une dizaine de traités, chartes et conventions. Parallèlement, le gouvernement a élaboré une stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre axée notamment sur la prévention ainsi que la prise en charge des victimes et des auteurs. Pour autant, certains acteurs demandent plus d’actions pour inverser la courbe et adapter la loi pour mieux prendre en compte la spécificité des violences basées sur le genre.

« Les textes de loi, les traités ratifiés ne suffisent plus. L’urgence est signalée, l’action est désormais une priorité. Des procédures judiciaires devraient être ouvertes à la moindre plainte. Des enquêtes devraient être faites afin de mesurer l’ampleur des violences. Une loi pour l’égalité réelle entre hommes et femmes devrait être implémentée et son application effective. Des mesures permettant de prévenir ces violences, de protéger les victimes et de punir les auteurs devraient être implémentées », avance le député François Biba du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN).

P.N.N.

Dernière modification le lundi, 17 mai 2021 18:25

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