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Une coupe de 21% sur le nombre d’admis dans les Écoles normales en 2020 passe mal

Une coupe de 21% sur le nombre d’admis dans les Écoles normales en 2020 passe mal

Paru le mercredi, 22 juillet 2020 17:59

Le gouvernement a décidé de revoir à la baisse les effectifs des étudiants dans les Écoles normales supérieures (ENS) du Cameroun. Selon l’arrêté signé le 9 juillet dernier par le ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup), Jacques Fame Ndongo, le nombre de places disponibles pour l’entrée à ces écoles au titre de l’année académique 2020-2021 baisse de 176 par rapport à l’année dernière, soit un taux de réduction de plus 21%.

D’après ce texte, seul l’ENS de Bambili accueillera les mêmes effectifs que l’année dernière. Il s’agit de 150 élèves-professeurs, soit 85 en première année du premier cycle et 65 en première année du second cycle.

Alors que l’École normale supérieure de Maroua a accueilli 226 élèves (98 pour premier cycle et 128 pour second cycle) l’année dernière, cet effectif subira une réduction de 76 places. En effet, pour la prochaine année académique, cette école ne va recruter que 150 élève-professeurs. À raison de 80 candidats au premier cycle et 70 au second.

Du côté de l’École normale de Yaoundé, les deux premières années des deux cycles de formation devraient recevoir 100 apprenants chacune pour un total de 200 élèves. Ce qui correspond à une baisse de 40 places par rapport aux 240 places ouvertes lors du dernier concours d’accès à cette école.

À Bertoua, l’on passera de 210 postes ouverts l’an dernier, à 150 places, à concurrence de 88 places au premier cycle et 62 au second, soit une baisse de 60 places.

Tollé

Dans l’opinion cette réduction des places est critiquée. Le député Cabral Libii a par exemple dénoncé le fait que le gouvernement ait sacrifié la filière langues et cultures camerounaises. Cette filière n’accueillera que 13 étudiants toute les ENS confondues alors que le pays plus que jamais besoin de renforcer sa cohésion nationale.

Le choix du gouvernement est également critiqué par l’enseignant à l’Université de Maroua, Basile Sapgoui. « À quoi a donc servi la multiplication des ENS, si ce n’était pour accroître l’offre de formation et le nombre de formés ? Le train de vie de toutes les écoles normales supérieures est en disproportion avec la quantité de produits qu’elles sont censées former et mettre sur le marché de l’emploi. Si l’objectif de multiplier les ENS était seulement politique, c’est que cela est assimilable aux éléphants blancs », soutient-il. De leur côté, de nombreux jeunes disent renoncer à leur rêve de devenir enseignant…

Justification

Pour justifier cette réduction du nombre d’élèves-enseignants qui seront formés au titre de l’année académique 2020 - 2021 dans les écoles normales, le Minesup, invoque plusieurs raisons. D’abord, la conjoncture actuelle marquée par la pandémie du coronavirus dont les répercussions économiques ont entraîné la chute des recettes de l’État. « Lorsque le budget de l’État baisse, il doit réaménager ses dépenses. On ne peut recruter les gens, pourtant, le budget ne nous permet pas de les prendre en charge », explique Jean Paul Mbia, chef de la cellule de communication du Minesup.

De plus, poursuit-il, l’État n’est pas à court d’enseignants. « Près de 1700 enseignants d’université viennent d’être recrutés dans le cadre du recrutement spécial des enseignants titulaires d’un doctorat/Ph.D. dans les huit universités d’État, recrutement instruit par le chef de l’État, et celui des remplacements numériques dans les universités d’État. Ajouté à cela, le récent recrutement de 3000 instituteurs dans la Fonction publique camerounaise ».

Baudouin Enama

Dernière modification le mercredi, 22 juillet 2020 18:03

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