Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?
Langues des signes : la Commission des droits de l’homme dénonce la marginalisation des personnes sourdes et malentendantes

Langues des signes : la Commission des droits de l’homme dénonce la marginalisation des personnes sourdes et malentendantes

Paru le lundi, 27 septembre 2021 17:46

Dans une déclaration publiée à l’occasion de la célébration de la 5è édition de la journée internationale des langues des signes le 23 septembre 2021, la Commission des droits de l’homme du Cameroun (CDHC) note que le Cameroun compte seulement 10 interprètes pour plus de 30 000 personnes sourdes et 300 000 autres présentant des troubles auditifs. Cette catégorie sociale subit de nombreuses discriminations et marginalisation.

La CDHC liste, entre autres, les difficultés d’accès à de nombreux outils de communication, y compris le téléphone, la radio, la télévision et les technologies de l’information et de la communication, la difficulté d’exercer leur liberté de culte faute d’équipements adaptés et les difficultés d’accès à l’éducation, aux soins de santé, à la formation professionnelle, aux transports.

La quasi-absence de dispositifs d’interprétation en langue de signes dans les services publics aggrave leur détresse. En dépit de nombreux rappels, les patrons des chaînes de télévision aussi bien publiques que privées n’ont toujours pas mis en place une fenêtre d’informations en langue des signes.

Mais la CDHC salue les efforts accomplis par le gouvernement, marqués notamment par la création de 78 écoles inclusives bien que leur fonctionnement soit paralysé par le manque d’enseignants qualifiés. Elle apprécie aussi l’usage du langage des signes lors des discours du chef de l’Etat et par certaines administrations à l’instar des ministères des Affaires sociales ou de la Santé publique et d’Elections Cameroon (Elecam) dans le cadre des activités de sensibilisation.

La CDHC encourage les instituts d’enseignement supérieur publics et privés à assurer la formation en journalisme inclusif, y compris dans le cadre d’une spécialisation. Elle « recommande au gouvernement de prendre des mesures exceptionnelles à l’endroit des personnes sourdes et malentendantes comme la formation des enseignants à l’utilisation des langues des signes pour promouvoir l’éducation inclusive, y compris en ouvrant une ‘’série langues des signes’’ dans toutes les écoles normales du pays de la première année au doctorat ».

La CDHC suggère aussi la formation des médecins et infirmiers en médecine inclusive tout en veillant à ce que chaque hôpital dispose d’une unité inclusive, l’augmentation des offres de formation et de recrutement -surtout dans les grandes structures- pour les personnes sourdes et malentendantes ou la mise en place de dispositifs d’assistance ou d’information en langue des signes dans les services publics.

Cette journée a été instituée en 2017 par l’Assemblée générale des Nations unies en vue de promouvoir l’identité linguistique de la communauté sourde et de sensibiliser l’opinion publique sur l’importance des langues des signes pour la pleine réalisation de ses droits fondamentaux.

D.M.

Dernière modification le lundi, 27 septembre 2021 17:48

● E-Arnaques


● Fact Cheking




 

Please publish modules in offcanvas position.