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Qui est le Camerounais Lazare Eloundou, premier Africain nommé directeur du Centre du patrimoine mondial

Qui est le Camerounais Lazare Eloundou, premier Africain nommé directeur du Centre du patrimoine mondial

Paru le mardi, 07 décembre 2021 06:08

Le Centre du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a pour la première fois un dirigeant africain. Le Camerounais Lazare Eloundou, 53 ans, a été nommé lundi 6 décembre 2021 à la tête de ce centre qui coordonne au sein de l’Unesco les activités relatives au patrimoine mondial.

Ce n’est cependant pas une première pour cet architecte et urbaniste spécialisé en architecture de terre et patrimoine africain. Lazare Eloundou a été le premier Noir à exercer les fonctions de directeur de la Culture et situations d’urgence à l’Unesco, poste qu’il occupait depuis novembre 2018 jusqu’à sa nomination. Avant cela, il avait déjà exercé les fonctions de directeur adjoint de la Division du patrimoine et du Centre du patrimoine mondial (octobre 2016-novembre 2018). Et là encore, il est le premier Africain nommé à ce poste.

Lazare Eloundou est parti du Cameroun à l'adolescence pour suivre des études d’architecture en France. Il est titulaire d’un diplôme d’architecture et d’un diplôme spécialisé en architecture de terre, obtenus respectivement en 1992 et en 1995 à l’Ecole d’architecture de Grenoble, ainsi que d’un diplôme d’études approfondies en urbanisme obtenu en 1997 à l’Institut d’urbanisme de Grenoble. En 1996, il reçoit «une proposition extraordinaire» d’aller travailler en Afrique du Sud pour y construire des logements pour les Noirs des townships.

Nelson Mandela

Un travail salué par l’ancien président sud-africain Nelson Mandela, venu en personne le rencontrer sur le chantier où il travaille un 1er août 1999. «Nelson Mandela m’a invité à boire du thé et nous avons discuté pendant 45 minutes», se rappelle l’architecte, encore ému par cette «rencontre incroyable» des années plus tard. Lazare Eloundou a rejoint l’Unesco en mars 2003 en tant que spécialiste de programme au sein de l’unité Afrique du Centre du patrimoine mondial. Il a pourtant failli refuser ce poste, alors même qu’il avait été retenu parmi 400 candidats.

A l’époque, il travaille pour le Centre international de la construction en terre (CRAterre) et coordonne le programme «Africa 2009» de conservation du patrimoine culturel immobilier en Afrique. « J’aurai bien pu décliner parce que j’avais déjà un programme bien établi. Mais en réfléchissant, j’y ai vu l’opportunité d’aller encore un peu plus loin. Et aussi, pour la première fois, c’est un Africain qui gèrerait les questions du patrimoine africain. Si je disais non, le poste irait à un Européen ou à quelqu’un d’autre. Voilà comment j’ai finalement accepté le poste », confie-t-il. On lui doit plusieurs projets de restauration patrimoniaux dans le monde.

Il est notamment l’artisan et le maçon de la restauration des mausolées de Tombouctou au Mali, détruits par les djihadistes en 2012. La réussite de ce chantier lui a valu d’être élevé au rang de commandeur de l’ordre national à titre d’étranger dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. Il y a passé trois ans en tant que chef du bureau de l’Unesco à Bamako et représentant de l’Organisation au Mali. Il est également l’un des principaux coordonnateurs de «Faire revivre l’esprit de Mossoul», initiative lancée en février 2018 par la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, dans le but de reconstruire cette ville irakienne détruite à 90% par l’Etat islamique. On lui doit également l’ouvrage «Patrimoine mondial africain : une diversité remarquable », publié par l’Unesco en 2012.

P.N.N

Dernière modification le mardi, 07 décembre 2021 11:04

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