Au Cameroun, le mot « Morguier » a pris ses aises dans le langage courant pour désigner celui ou celle qui s’occupe des cadavres dans une morgue. « Le morguier a fait ci », « le morguier a fait ça », « le morguier a nettoyé le corps d’un tel ». Toutes ces phrases ont du sens ici.
N’osez surtout pas contrarier votre interlocuteur qui se plait avec son « morguier», en lui proposant le mot « thanatopracteur » à la place. Il vous dira sûrement de garder votre « gros français » pour vous. Thanatopracteur pour dire quoi au fait ?
Le « gros français » dit justement que c’est un personnel médical qui intervient « sur le corps du défunt, à la demande expresse de la famille, pour une réalisation de soins qui rendent au mort un aspect présentable ». Il maitrise donc les techniques d’embaumement et de préservation d’une dépouille. Oui, oui, c’est exactement ce que fait notre traditionnel « morguier » ; très souvent avec le cursus académique nécessaire en moins et le mythe en plus.
Ndoumbe
Car, bien malin qui trouvera les diplômes médicaux du célèbre « NDOUMBE LE MORGUIER », du nom de l’incontournable ancien gérant de la morgue de l’hôpital Laquintinie (public) à Douala.
Ndoumbe le Morguier
Les cadavres c’est son truc, la morgue aussi. Logique. Bref, en attendant que l’Académie française et les prochaines éditions de LAROUSSE reconnaissent « Morguier» comme elles ont reconnu « Yoyette », ce mot n’est prêt de mourir dans la langue des « Kmers».
Monique Ngo Mayag