Alice Ngo Ngue et Marie Taleu toutes les deux employées dans une entreprise privée de la place, discutent. Le nouveau voisin d’Alice, un monsieur qui ne s’est pas encore installé mais qui vient tout juste de terminer la pose des tôles de son nouvel habitat, a accompli pour cette occasion un rituel particulier. Après avoir acheté 10 litres de vins, il les a fait verser par le tôlier sur la toiture neuve. Avant de donner à manger à quelques proches et voisins réunis pour la circonstance. Les deux jeunes dames essayent de démontrer ô combien ce rituel est important. Pour Marie, ce rituel, ne sort pas de l’ordinaire. Elle a déjà plusieurs fois assistée à des scènes similaires, dans son village, ou dans son voisinage en ville. D’ailleurs Alice aussi. Et même Georgette, une de leur collègue de l’ethnie Bulu qui les écoute attentivement. Si toutes affirment avoir déjà vécu ce rituel, elles n’arrivent cependant pas à l’expliquer.

Pourquoi?

L’explication est trouvée auprès de Jean Victor, un Chef de village Bassa. « Il s’agit de faire en sorte qu’il n’y arrive jamais d'accidents, que la paix et l'harmonie y règne. Le vin sert à apaiser, les esprits errant qui ont pu lors de la construction s’installer dans la maison et à leur faire savoir que le propriétaire légitime de la maison est prêt à y entrer. Il s’agit en quelque sorte d’une forme de bénédiction pour la maison ».