Dans l’imagerie populaire, le peuple Massa ne pratique pas la circoncision. Ce n’est pas tout à fait vrai. Dans les temps anciens, ce peuple du Nord et fondamentalement animiste était contre l’ablation du prépuce de leurs garçons. Mais les temps changent, les us et coutumes aussi. «Aujourd’hui, on vit une sorte de démocratisation. Chaque parent choisi ou pas de faire circoncire le sexe d’un enfant ; soit à la naissance, soit juste après, soit à 10 ans. D’autres préfèrent laisser le choix à leur progéniture de le faire plus tard ou pas», explique Jean Pahai, ressortissant Massa, par ailleurs enseignant de Géographie à l’université de Yaoundé 1.
En général, la circoncision est pratiquée pour des raisons religieuses, médicales ou culturelles. Cette chirurgie sur le pénis s’est essentiellement répandue à travers le monde avec le judaïsme et l’Islam. «Mais ce n’est pas l’apanage d’une grande majorité d’hommes. Il y a d’ailleurs plus de non circoncis que de circoncis. En Chine par exemple, pays le plus populeux du monde, il y a peu de circoncis», souligne M. Pahaï.
En effet, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) a recensé en 2009, 661 millions d’hommes de plus de 15 ans qui sont circoncis ; soit environ «30% de la population masculine mondiale»
(cf. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Circoncision#Distribution_g.C3.A9ographique)
Monique Ngo Mayag
