Regima Mundi, sénatrice du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), a été enlevée dans la journée du samedi 30 avril dernier à Bamenda, la principale ville de la région du Nord-Ouest. L’élue a été kidnappée à Foncha Street, alors qu’elle était venue assister à un mariage. Des hommes armés l’ont enlevé à bord de son véhicule Prado avec son chauffeur Mamouda, rapportent des sources sécuritaires.

Quelques heures après le rapt, l’Ambazonia Defense Forces (ADF), la milice séparatiste dirigée de l’extérieur par Ayaba Cho Lucas, a revendiqué le rapt. Capo Daniel, l’un des chefs de cette milice, a confirmé l’enlèvement. Ce dernier a conditionné sa libération par la libération, par Yaoundé, de 75 prisonniers arrêtés dans le cadre de la crise anglophone, dont Nfor Ngala Nfor, l’un des leaders.

Dans une autre vidéo publiée par les séparatistes, l’on voit la sénatrice détenue lisant un message dans lequel elle dit renoncer à ses fonctions pour embrasser la cause indépendantiste. De leur côté, les autorités de Yaoundé n’ont pas officiellement réagi à cet enlèvement.

C’est en 2016 que des revendications des avocats et des enseignants anglophones se sont transformées, dès 2017, en conflit pour la sécession des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. D’après des estimations de l’International Crisis Group, les affrontements entre l’armée et les indépendantistes ont déjà fait plus de 6 000 morts et provoqué le déplacement de plus de 400 000 personnes.

Ludovic Amara