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Grève des avocats : le Barreau durcit le ton et menace de sanctions les avocats récalcitrants

Grève des avocats : le Barreau durcit le ton et menace de sanctions les avocats récalcitrants

Paru le vendredi, 04 décembre 2020 12:32

Le Conseil de l’Ordre des avocats au barreau du Cameroun, à l’issue d’une session tenue le 3 décembre 2020, prend « acte des jugements de condamnation prononcés contre les quatre confrères poursuivis devant le tribunal de première instance de Douala-Bonanjo et de leur remise en liberté en exécution desdits jugements par application de la mesure de sursis dont étaient assorties ces décisions ».

Mais le Conseil note aussi que jusqu’à cette date, « aucune mesure n’avait été prise pour que les responsables des brutalités policières perpétrées dans la salle d’audience de la juridiction sus-citée soient identifiés et punis en conséquence ».

En guise de réaction, le Conseil de l’Ordre a décidé de durcir le ton en optant d’exécuter à la lettre la résolution suspendant le port de la robe jusqu’à ce 4 décembre. En plus de la mise « en mouvement des procédures disciplinaires contre les avocats s’étant manifestement inscrits en marge des résolutions arrêtées, soit en les violant purement et simplement, soit en les contestant de manière inappropriée ».

Procédures disciplinaires

Dans le viseur du Conseil de l’Ordre, se trouve surtout un groupe d’une dizaine d’avocats conduits par des figures de proue comme Me Louis Gabriel Eyangoh, Me Blaise Mbita ou Me Emmanuel Pensy. Dans une lettre adressée le 27 novembre au bâtonnier par intérim, il s’insurge contre la résolution adoptée le 21 novembre par le Conseil de l’Ordre.

Celle-ci suspend « jusqu’à nouvel avis, et pour tous les avocats, toute intervention devant les juridictions statuant en matière criminelle, à tous les degrés de juridiction y compris la Cour suprême et le Tribunal criminel spécial, et les juridictions statuant en manière de contentieux électoral, y compris le Conseil constitutionnel ».

Les avocats contestataires soupçonnent le Barreau de nourrir le « dessein inavoué d’empêcher une catégorie d’avocats d’assurer la défense des intérêts de certains de leurs clients dans le cadre de certains contentieux spécifiques ».

« Comment expliquerez-vous aux avocats qui ont fait du contentieux électoral une spécialité, qui ne pourront saisir l’opportunité qui s’offre à eux tous les cinq ans de pratiquer lors du contentieux électoral qui s’ouvrira à l’occasion de l’élection des conseillers régionaux du 06 décembre 2020, pendant qu’en face, leurs confrères non concernés par ce contentieux et ceux visés par le fameux article 3, exerceront normalement la profession et gagneront noblement leur vie ? », s’interroge le collectif.

Me Louis Gabriel Eyangoh, Me Blaise Mbita, Me Emmanuel Pennsy, Me Xaverine Kangue Ndong Ntah, Me George Teguem, Me Gilbert Nkoumou Tsala et Me Marcus Alima se sentent visés d’autant plus qu’ils sont régulièrement sollicités par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir, lors des contentieux électoraux.

Et le Conseil de l’Ordre ne les contrarie pas en décidant de « la suspension des prestations exclusivement devant les juridictions statuant dans les matières criminelle et électorale du 7 au 11 décembre 2020 inclus ». A cette période justement, est prévu le contentieux postélectoral des élections régionales du 6 décembre.

Dominique Mbassi

Lire aussi : Boycott des prétoires : le malaise des avocats du RDPC

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