Tout est parti d’une note renseignant sur une réunion visant à rendre la vaccination préventive obligatoire au Cameroun. Laquelle note a suscité des contestations de la part des populations et des organisations de défense des consommateurs avant d’être finalement démentie par le ministre de la Santé.
Le ministre de la Santé publique, le Dr Manaouda Malachie, a démenti tout projet visant à rendre la vaccination préventive obligatoire au Cameroun. Dans un tweet posté le 9 mars, le membre du gouvernement a tenu à rappeler le caractère non obligatoire du vaccin contre la Covid-19 conformément aux instructions du Président de la République, Paul Biya.
Je voudrais rappeler le caractère NON OBLIGATOIRE DU VACCIN contre le Covid-19, conformément aux très hautes instructions du Chef de l’Etat. pic.twitter.com/2EGLlnmVsF
— Dr MANAOUDA MALACHIE (@DrManaouda) March 9, 2021
Cette mise au point intervient dans un contexte assez tendu suite à une note signée le 9 mars par le Secrétaire général du ministère de la Santé. Dans cette note, le Pr Njock Louis Richard convoque à une réunion, une vingtaine de responsables dudit ministère pour l’examen d’un projet de décret rendant la vaccination préventive obligatoire au Cameroun.
Le document a suscité une vives polémiques sur les réseaux sociaux. Les associations de défense de droits de consommateurs sont montées au créneau. Le président de la Fondation camerounaise des Consommateurs, Ayissi Adolphe, dans un communiqué publié ce même jour, exprime toute sa résistance à la décision du gouvernement. « Le principe d’obligation vaccinale n’instaure pas confiance, pire, il est contre-productif. Au titre de la liberté individuelle, le citoyen se place dans une position de défiance, voire de défense », peut-on lire dans le communiqué.
A ce propos, le ministre est clair. Le document au cœur de la polémique est un faux. Plus question de faire débat. Cependant, la position du pays sur le vaccin reste inchangée. Le Cameroun aura bel et bien recours au vaccin. Et d’ailleurs les premières doses devraient arriver dans le pays dans quelques jours. Reste encore à déterminer le plan de vaccination. Selon des sources au ministère de la Santé, la campagne de vaccination devrait en premier lieu être orientée vers le personnel médical et les groupes à hauts risques.
En attendant que le Cameroun ne démarre sa campagne, plusieurs pays du continent ont déjà commencé à vacciner en dépit des réticences de la population. Il s’agit notamment du Rwanda, du Maroc, de l'Algérie, de l'Egypte, de l'Afrique du Sud, des Seychelles, de l'Ile Maurice, du Zimbabwe, du Sénégal, du Nigéria et du Mali.
L’Oms estime que le continent aura besoin de 1,5 milliard de doses de vaccin pour vacciner 60% de sa population et atteindre l’immunité collective. D’ici la fin de l’année, l’organisation prévoit que 30% de la population sera vacciné.
Vanessa Ngono Atangana
