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Médias : un nouveau projet de loi en gestation au Cameroun, 10 ans après les états généraux de la communication

Médias : un nouveau projet de loi en gestation au Cameroun, 10 ans après les états généraux de la communication

Paru le mardi, 10 mai 2022 10:51

Le ministre de la Communication (Mincom), René Emmanuel Sadi, a relancé les travaux du groupe de travail paritaire Mincom-Repac (Réseau des patrons de presse du Cameroun), après près de cinq mois d’hibernation. Les assises, qui reprennent ce mardi 10 mai, vont se pencher sur la relecture de l’avant-projet de loi sur la communication sociale au Cameroun. Ce texte est l’une des résolutions des états généraux de la communication de 2012, et qui tarde à voir le jour.

« On va relire cet avant-projet pour voir si les propositions faites à cette époque sont encore d’actualité. Si oui, on les maintient. Sinon, on les actualise. La finalité est de réviser notre loi qui date de 32 ans », affirme François Mboke, président du Repac et directeur de publication (DP) du journal Diapason. Les professionnels du secteur estiment en effet que la loi du 19 décembre 1990 sur la liberté de communication sociale est dépassée et doit être toilettée pour l’adapter aux mutations actuelles, marquées notamment par l’essor du numérique.

« Au sortir des états généraux, on avait pratiquement un avant-projet de loi, mais dix années sont passées entre-temps. Il fallait donc réviser ce projet. Celui-ci a même déjà été toiletté, mais le ministre a voulu que les patrons de presse apportent des inputs qui vont permettre d’avoir un projet de loi dans lequel tout le monde se reconnaît », précise Thierry Ndong, membre dudit groupe de travail et DP du journal Intégrations. Les propositions formulées visent à trouver un cadre propice à l’essor des journaux à capitaux privés, en butte notamment à des difficultés financières.

Compte d’affectation spéciale

À cet effet, le Repac a recommandé la mise en place d’un compte d’affectation spéciale pour la viabilité économique de ces organes de presse qui peinent à payer les salaires de leurs employés. « Le Fonds serait doté d’environ deux à trois milliards de FCFA et permettrait d’apporter un appui substantiel aux médias », avance Thierry Ndong, soulignant qu’il s’agit d’une autre recommandation des états généraux de la communication de 2012. Ce fonds, dit-il, aura pour vocation de remplacer l’appui institutionnel de l’État. Cette aide est décriée par les patrons de presse, en raison de la modicité des fonds alloués chaque année aux médias privés.

« L’enveloppe annuelle dédiée à la presse privée est passée de 250 millions de FCFA à 150 millions », a déploré le président du Repac, François Mboke, lors d’une déclaration commise à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai dernier. Le texte propose également des mesures destinées à améliorer l’accès à la commande publique et définit un statut particulier pour les entreprises de presse. « Nous avons proposé que les entreprises de presse soient des fondations ou des sociétés à objet médiatique, comme on a des sociétés à objet sportif. Le ministre va arbitrer », avance Thierry Ndong, par ailleurs représentant des patrons de presse d’expression française à la Commission d’attribution de l’aide institutionnelle de l’État à la presse privée.

Des propositions relatives au statut des professionnels des médias, à l’amélioration des conditions de vie des journalistes et à l’assainissement du métier de journaliste sont venus enrichir ce texte. « Cette loi (cet avant-projet de loi en réalité, NDLR) comporte beaucoup d’avantages : on va pouvoir avoir des facilités en tant qu’entreprise de presse et auprès du gouvernement, les caractéristiques d’une entreprise de média, une définition du journaliste… », liste François Mboke. Le rapport final validé par le groupe de travail paritaire Mincom-Repac devrait être transmis au Premier ministre en vue d’être soumis à l’Assemblée nationale, apprend-on.

P.N.N

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Dernière modification le mardi, 10 mai 2022 12:52

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