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Le conflit entre le PCA et le DG de l’ART se déporte à la présidence

Le conflit entre le PCA et le DG de l’ART se déporte à la présidence

Paru le mardi, 14 avril 2020 15:59

Dans une correspondance adressée le 27 mars au directeur du cabinet civil de la présidence de la République (DCC), la ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel), Minette Libom Li Likeng, tutelle technique de l’Agence de régulation des télécommunications (ART), explique pourquoi les instructions du président de la République, relatives à la mise en œuvre de la résolution du 20 mars portant nominations des responsables dans cet établissement public, n’ont pas été exécutées à la lettre. Elle y défend la thèse du directeur général de l’ART, Philémon Zoo Zame.

Le 20 mars 2020, le président du conseil d’administration (PCA), Hessana Mahamat, et un administrateur ont en effet procédé à la nomination de 14 cadres à l’issue d’une session extraordinaire du conseil d’administration. Des promotions pas au goût du DG qui fait alors savoir, dans un communiqué signé le 1er mars, que seuls cinq responsables seront installés.

Pour ce faire, Philémon Zoo Zame dit avoir reçu quitus de la Minpostel. Surtout que, oppose-t-il au PCA, un nouvel organigramme est en cours de finalisation. Et en attendant, le conseil d’administration a autorisé les nominations aux seuls postes vacants.  

Contrattaque du PCA

Le 31 mars, c’est au tour du PCA d’éclairer la lanterne du DCC. « Cette résolution du conseil d’administration est en cohérence avec le redéploiement du personnel lié à un ensemble de situations ayant fait l’objet de délibérations à l’occasion de sessions antérieures », explique Hessana Mahamat à Samuel Mvondo Ayolo.

Parmi les raisons invoquées, le PCA cite la nécessité de pourvoir aux postes occupés par quatre responsables admis à faire valoir leurs droits à la retraite. Il y a aussi « l’obligation de pourvoir au poste initialement occupé par l’actuel maire de la commune de Sangmélima conformément à la réglementation », qui établit une incompatibilité entre les fonctions de maire et celles de cadre d’une administration publique ou parapublique.

Violation des instructions présidentielles

Le PCA parle aussi du « remplacement du directeur des ressources financières et matérielles, dont on retient la responsabilité dans l’arrêt des comptes de l’ART pour l’exercice 2018 au terme de deux sessions, du fait des réserves formulées par le conseil d’administration sur un écart d’environ deux milliards de FCFA observé sur la masse salariale brute ».

Plus loin, Hessana Mahamat déplore « l’insubordination du directeur général de l’ART qui, se prévalant du soutien de madame le ministre des Postes et Télécommunications, brave l’organe délibérant qu’est le conseil d’administration ainsi que les très hautes instructions du chef de l’État répercutées par vos soins à madame le Minpostel ».

Finalement le PCA implore l’intervention du DCC pour qu’il intercède auprès du président de la République en vue d’une solution définitive à ce climat délétère qui prévaut à l’ART et déteint certainement sur le secteur.

Dominique Mbassi

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