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Près de 58% des prisonniers exclus du bénéfice de la grâce présidentielle

Près de 58% des prisonniers exclus du bénéfice de la grâce présidentielle

Paru le vendredi, 17 avril 2020 12:32

D’après le rapport 2018 du ministère de la Justice sur les droits de l’homme et les libertés, les 91 prisons que compte le Cameroun abritaient au total, au 31 décembre de cette année-là, 31 815 prisonniers. Parmi ces détenus, 18 435 étaient encore en attente de jugement. Soit environ 58% de la population carcérale du pays ainsi exclue du bénéfice de la grâce présidentielle. En effet, le décret portant commutations et remises de peines signé le 15 avril 2020 par le président de la République, Paul Biya, ne concerne que les personnes définitivement condamnées à cette date.

« On peut estimer que cette population a légèrement augmenté, au regard des lenteurs judiciaires et en prenant en compte des 333 personnes détenues dans le cadre de la crise anglophone et libérées sur instructions du président de la République », fait observer un avocat.

Et en tenant compte de ce que le décret du président de la République ne s’applique pas notamment aux récidivistes, aux personnes condamnées pour une pléthore d’infractions parmi les plus courantes, des organisations professionnelles estiment que seules un peu plus de 2000 personnes pourront recouvrer la liberté dès ce 17 avril.

Une mauvaise nouvelle pour la Commission des droits de l’homme et des libertés (CDHL) de l’Ordre des avocats au Barreau du Cameroun. Dans une note datée du 26 mars 2020, elle alertait les autorités judiciaires sur l’imminence d’une crise sanitaire et sécuritaire dans les prisons du pays du fait de la survenance de la pandémie de coronavirus.

Cette alerte était motivée par les mauvaises conditions d’hygiène et les défaillances de la prise en charge médicale, aggravées par la surpopulation carcérale. En effet, le rapport sus-cité fait état de 31 815 détenus pour 17 915 places disponibles. Des détenus encadrés par 4 674 personnels de l’administration pénitentiaire. On compte un médecin pour 1383 détenus.

D’ailleurs, Maurice Kamto, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), un parti de l’opposition, a saisi il y a quelques jours le ministre de la Justice et son collègue de la Santé publique pour solliciter des tests au coronavirus pour ses militants détenus à la prison centrale de Yaoundé. D’après lui, quatre d’entre eux présentaient des signes suspects de Covid-19.

Dominique Mbassi

Lire aussi :

15-04-2020- Paul Biya décongestionne les prisons sous la menace du Covid-19

Dernière modification le vendredi, 17 avril 2020 13:28

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