Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?
Crise anglophone : les séparatistes à nouveau divisés sur l’opération « Lockdown»

Crise anglophone : les séparatistes à nouveau divisés sur l’opération « Lockdown»

Paru le vendredi, 17 septembre 2021 06:29

Le dimanche 12 septembre dernier, Dr. Sako Ikome, président de l’Ambazonia Interim Governement (un mouvement sécessionniste) a appelé au « Lockdown » dès le mercredi 15 septembre jusqu’au 2 octobre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Un appel tout de suite rejeté par deux autres leaders parmi les plus importants de la mouvance séparatiste : Ayaba Cho Lucas, chef de l’Ambazonia Liberation War, et Dabney Yerima de la Federal Republic of Ambazonia, le mouvement séparatiste de Sissiku Ayuk Tabe.

Le « Lockdown », ou « verrouillage » est une opération de désobéissance civile que les séparatistes imposent régulièrement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis 2017. Durant ces opérations, les populations doivent rester cloitrées et les rues des villes de ces régions sont désertes. Seuls les week-ends sont ouverts pour que les habitants se ravitaillent. Cette nouvelle opération a été baptisée par le Dr. Sako Ikome le « Guterrez Lockdown » du nom du Secrétaire général des Nations-Unies.

D’après ce leader séparatiste, il est question d’attirer l’attention des Nations-Unies sur ces régions, à la veille de l’Assemblée générale de l’ONU qui se tiendra à New York (Etats-Unis) du 21 au 27 septembre prochain. Le chef de l’Ambazonia Interim Governement veut ainsi démontrer que le conflit persiste dans ces régions en dépit des déclarations de Yaoundé.

Une stratégie à laquelle refusent de souscrire les autres leaders séparatistes. Avant de qualifier Sako Ikome et son équipe « d’imposteurs du Maryland », Ayaba Cho Lucas a invité ses partisans à ne pas suivre ce mot de désobéissance civile. « Je vous appelle à rejeter ce soi-disant lockdown imposé par ces imposteurs »,  a-t-il lancé dans un message audio sur les réseaux sociaux. Cependant la position de ce dernier, connu comme l’un des chefs de guerre à la tête des milices les plus violentes sur le terrain, tient moins à un souci d’apaisement que de calendrier.

En effet, selon Ayaba Cho, en plus d’être une stratégie contre-productive, le « Guterrez Lockdown » se termine le 2 octobre. Inconcevable pour lui que les populations des régions anglophones ne puissent pas sortir célébrer le jour d’indépendance de l’Etat imaginaire de l’Ambazonie, institué par les séparatistes le 1er octobre.

Quant à la Federal Republic of Ambazonia, après consultation avec les « généraux et les commandants sur le terrain », a décidé qu’il n’y a pas de « lockdown ». Dabney Yerima, le vice-président de ce mouvement, qui signe un communiqué du 14 septembre à cet effet, en profite pour appeler la population à vaquer à ses occupations.

Il est à noter que par le passé, les différents mouvements séparatistes ont souvent divergé sur cette opération. C’était déjà le cas il y a un an, à la veille du 1er octobre.

Au-delà de l’occasion qu’offre l’Assemblée générale de l’ONU, moment au cours duquel les séparatistes tentent de faire entendre leur voix, l’autre enjeu du « Lockdown » est de savoir lequel des leaders séparatistes (pour l’essentiel basés à l’étranger) contrôlent les milices sur le terrain.

Il est à noter que sur le terrain, l’opération Lockdown a été diversement suivi. Certaines villes sont restées paralysées mercredi avec une timide reprise ce jeudi. Tandis que dans d'autres, les villes mortes sont encore effectives.

Ludovic Amara

Dernière modification le vendredi, 17 septembre 2021 08:21

● E-Arnaques


● Fact Cheking




 

Please publish modules in offcanvas position.