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Présidentielle 2025 : la guerre MRC-SDF autour de la formation d’une coalition de l’opposition

Présidentielle 2025 : la guerre MRC-SDF autour de la formation d’une coalition de l’opposition

Paru le lundi, 18 décembre 2023 18:34

Après avoir annoncé la création d’une coalition de l’opposition pour porter sa candidature à l’élection présidentielle de 2025, lors de la troisième convention ordinaire du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) qui se tenait il y a deux semaines à Yaoundé, Maurice Kamto s’empresse de proposer que le Social Democratic Front (SDF) du député Joshua Osih et d’autres partis représentatifs du landernau politique camerounais constituent « le socle » de cette alliance. Cette proposition ne passe pas au SDF. On en a eu la confirmation après le passage de Louis-Marie Kakdeu, un des vice-présidents de cette formation politique, sur un plateau de Canal presse (sur Canal 2 international) ce 17 décembre 2023.

Pour ce dernier, Maurice Kamto a commencé son projet de coalition par la fin. « La question de l’alliance politique est une question technique et la médiatisation n’est pas la première étape », fait savoir Louis-Marie Kakdeu. « Nous sommes tous d’accord qu’il faut coaliser les forces, sauf que ça ne commence pas avec la désignation de la personne qui va porter la coalition. Au départ, il faut une vision partagée. Ensuite, on discute des axes de collaboration. Il faut par la suite un document d’orientation… », liste-t-il pour bien préciser le processus à suivre pour la mise en place d’une telle coalition.

Forces progressistes

Pour le faire au MRC, le parti a missionné un représentant à sa convention. Sauf que ce dernier a été privé de parole. Alors que d’autres leaders politiques, comme Jean Michel Nintcheu, leader du Front pour le changement du Cameroun (FCC), sont montés sur l’estrade pour vanter la coalition que Maurice Kamto a proposé de baptiser Alliance politique pour le changement (APC).

Pour comprendre cette position du SDF, il faut se rappeler que ce parti, qui se revendique du centre gauche, mène depuis plusieurs mois un autre projet de coalition censée ratisser large en regroupant les « forces progressistes ». Une expression qui désigne au sein du SDF l’ensemble des organisations qui sont favorables pour des réformes profondes de la société camerounaise. Ce projet de coalition a franchi une étape il y a quelques jours quand le SDF s’est allié avec six centrales syndicales.

Mais derrière ce slogan de « progressistes » entonné par les cadres du SDF depuis peu, se cache une réorientation idéologique soutenue par le nouveau patron Joshua Osih. Ce dernier a l’intention de débarrasser le parti du discours extrémiste et très va-t-en-guerre qu’on a toujours connu au SDF. Louis-Marie Kakdeu ne le cache pas quand il avoue en mondovision que le SDF privilégie un regroupement par familles politiques plutôt qu’un regroupement de partis politiques. Il poursuit en expliquant que le SDF n’est pas prêt à coaliser avec des partis extrémistes. Dans les milieux politiques, le message est passé : tout sauf le MRC, présenté justement comme un parti extrémiste depuis les marches interdites qui ont conduit plusieurs ouailles de Maurice Kamto derrière les barreaux…

L’effet Nintcheu

Les relations exécrables entre Joshua Osih et Jean Michel Nintcheu, l’un des artisans de l’APC, ne facilitent pas les choses. Il est difficile de faire cohabiter ces deux hommes, qui ne cachent pas la détestation qu’ils ont l’un pour l’autre depuis le temps où ils se disputaient la tête du SDF à l’orée du départ du chairman John Fru Ndi. Joshua Osih l’a emporté et Jean Michel Nintcheu a été exclu du parti.

Il n’y a pas que le SDF qui voit d’un œil soupçonneux l’offre de Maurice Kamto. En face, des cadres du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), présentent l’APC comme un subterfuge pour permettre à Maurice Kamto de se présenter à la prochaine élection présidentielle de 2025. Son parti n’ayant pas d’élus pour l’investir, les tenants de cette opinion pensent que le leader du MRC est à la recherche d’un parti capable de le faire.

Michel Ange Nga

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