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Douala: la marche projetée par le député Jean Michel Nintcheu divise au sein de la nomenklatura du SDF

Douala: la marche projetée par le député Jean Michel Nintcheu divise au sein de la nomenklatura du SDF

Paru le jeudi, 30 décembre 2021 12:50

Quand on lui parle de la « marche de la paix » programmée à Douala le 8 janvier prochain, Jean Tsomolou, le secrétaire général du Social Democratic Front (SDF), pique la mouche. « Je suis concentré sur les fêtes de fin d’année. Je ne suis pas au courant de cette activité », déclare-t-il au sujet de cette manifestation publique prévue à la veille du match d’ouverture de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football que le Cameroun abrite du 09 janvier au 06 février 2022.

Comme lui, plusieurs membres de la nomenklatura du SDF ont été informés de cette marche initiée par le député Jean-Michel Nintcheu, au même moment que l’opinion. Denis Kemlegmon, le secrétaire national à la communication du parti de la balance ne dit pas le contraire. « On a été informé au même moment que vous. Je ne suis ni de près ni de loin concerné par cette marche », avance-t-il. Toutefois, il tente d’éluder toute une idée de crise dans les rangs du SDF. « Cette marche est une activité régionale qui ne concerne pas le sommet du parti. Cette marche n’engage pas tout le monde », relativise Denis Kemlegmon.

Il ajoute que le SDF a « une structure très décentralisée ». À en croire ce dernier, chaque structure régionale a le droit d’organiser des activités sans être obligé de toujours en référer au Comité exécutif national (NEC, en anglais), l’instance suprême du parti. Le seul bémol concerne la responsabilité. « Mais si jamais il y a des conséquences, chacun assume ses responsabilités », conclut Denis Kemlegmon.

Masque du trublion

Un avertissement à peine voilé à l’endroit du député Jean Michel Nintcheu, qui organise cette marche dite « de la paix » en sa qualité de président régional du SDF dans le Littoral. Parce que, même si on n’ose pas l’avouer dans l’entourage du chairman John Fru Ndi, cette marche dérange. D’abord à cause du timing : la veille du match d’ouverture de la CAN que le Cameroun a gardé de haute lutte. Le risque pour le SDF est de porter le masque du trublion au moment où le Cameroun accueille toute l’Afrique.

Proximité Mrciste ?

Cette marche dérange aussi parce qu’elle intervient quelques jours après la condamnation d’une quarantaine de militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) à des peines de prison ferme. D’ailleurs, Jean Michel Nintcheu a bien mentionné le dans la déclaration qu’il envoie à l’autorité administrative que cette marche, en plus d’attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation « inacceptable » de la guerre dans les régions occidentales du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, a aussi pour ambition de « dénoncer la détention arbitraire et exiger la libération sans conditions des prisonniers politiques de tout bord qui croupissent actuellement dans les prisons du Cameroun ».

L’affaire remet ainsi au goût du jour la proximité politique réelle ou supposée entre le président du SDF dans le Littoral et le MRC de l’opposant Maurice Kamto qui a récemment lancé un mouvement pour exiger la libération de ses partisans écroués dans le cadre de la marche du 22 septembre 2020.

Pour l’instant, les autorités camerounaises n’ont pas encore réagi au sujet du projet de Jean Michel Nintcheu. Mais dans une sortie faite le 9 décembre dernier en marge de la deuxième conférence annuelle des gouverneurs, Paul Atanga, le ministre de l’Administration territoriale (Minat) a prévenu que le pouvoir ne tolèrerait aucun trouble à l’ordre public ni manifestation pendant les fêtes de fin d’année et au cours de la CAN. L’affaire est donc à suivre…

Michel Ange Nga

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