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Bertoua : polémique autour de l’entretien des latrines scolaires par une ONG

Bertoua : polémique autour de l’entretien des latrines scolaires par une ONG

Paru le mardi, 01 décembre 2020 10:57

Depuis le 25 novembre 2020, tous les chefs d’établissements publics secondaires de Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est, ont été sommés de signer une convention avec l’ONG Acamejec. Celle-ci devra être chargée d’assurer la sécurité des élèves et l’entretien des latrines dans les campus scolaires. 

Officiellement, cette convention impose aux chefs d’établissements un prélèvement de 2000 FCFA par élève dans les frais de l’Association des parents d’élèves et enseignants (APEE). A charge pour la présidente de l’ONG, Yvonne Flore Belema, d’assurer le « paiement des salaires de deux agents choisis par les chefs d’établissements pour l’entretien des toilettes et l’achat du matériel (papier hygiénique, eau de javel, etc. ) ».

En réalité, souffle un chef d’établissement sous anonymat par peur de représailles, « cette ONG a été agréée par le Minesec (ministère des Enseignements secondaires, ndlr) qui a jugé son projet intéressant et encourage les établissements à adhérer. Elle se présente avec cette lettre et on nous oblige à payer qui 2000 FCFA par élève, qui 1000 FCFA ou encore 500 FCFA ».  

D’aucuns n’hésitent pas à se livrer à un calcul rapide pour démontrer qu’il s’agit d’une affaire très lucrative. Par exemple, le Lycée bilingue de Bertoua qui compte pas moins de 6000 élèves devrait reverser à cette ONG la rondelette somme de 12 millions FCFA par an.

Or, le département du Lom et Djerem compte au total une quarantaine d’établissements scolaires secondaires publics assujettis à cette convention qui rencontre une vive opposition des présidents des bureaux exécutifs d’APEE.

Affaire lucrative

Un responsable régional du Minesec soutient plutôt que « les chefs d’établissements se plaignent pour rien. Ils vont payer la facture et je veillerai personnellement à ce que cette nouvelle politique qui vise à sécuriser nos enfants et à faire reculer certaines pratiques malsaines dans les latrines scolaires soit implémentée ».

 « Le délégué régional a menacé de nous faire tous muter en brousse. Que dans 48 h, la personne qui ne paie pas aille à la délégation refuser par écrit », confie un autre chef d’établissement scolaire de la ville de Bertoua.

Certains leaders de la société civile sont convaincus que l’engagement des responsables régionaux du Minesec est motivé par des rétrocommissions. 

Même s’ils notent que les frais d’APEE, qui varient d’un établissement scolaire à un autre, et qui oscillent entre 10 000 et 20 000 FCFA par élève, n’ont jamais fait l’objet d’une saine gestion.

À l’heure actuelle, le malaise est palpable et d’aucuns craignent une grogne au sein de la communauté éducative de l’Est et souhaitent une intervention prompte des autorités administratives locales. 

D.M

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