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Vol présumé de bébé à Laquintinie : le directeur annonce des sanctions et l’ouverture d’une enquête judiciaire

Vol présumé de bébé à Laquintinie : le directeur annonce des sanctions et l’ouverture d’une enquête judiciaire

Paru le mercredi, 05 avril 2023 14:07

La direction de l’hôpital Laquintinie à Douala a dévoilé, ce mercredi 5 avril, une série de sanctions prises suite à l’incident survenu dans la nuit du jeudi 30 au vendredi 31 mars dans cet établissement hospitalier, et ayant entraîné une suspicion de vol de bébé. Son directeur, Pr Noël Emmanuel Essomba, a décidé « de l’arrêt immédiat du stage académique de la nommée Fonlon Dzelamonyuy, élève en 4e année en soins infirmiers à l’école Polytechnic Higher Institute de Douala », selon une note d’information publiée à cet effet.

Ladite stagiaire se serait accidentellement débarrassée du fœtus, selon l’hôpital. « L’action de l’une de nos stagiaires ayant échappé à la vigilance de nos sages-femmes a malencontreusement abouti à l’évacuation de ce produit de conception dans le vidoir (appareil sanitaire à chasse d’eau, dont la cuvette est aménagée de manière à faciliter le vidage des bassines, Ndlr) », a annoncé l’hôpital dans un communiqué rendu public lundi 3 avril.  Deux sages-femmes ont également été suspendues de toute activité au sein de Laquintinie « jusqu’à ce que la lumière soit faite sur cette affaire », peut-on lire dans le document.

Les deux soignantes seront traduites devant le conseil de discipline ce jeudi 6 avril, apprend-on. Ces sanctions font partie des « mesures conservatoires » prises par la direction de l’hôpital Laquintinie, très critiquée sur les réseaux sociaux où des voix s’élèvent pour dénoncer un vol de bébé et réclamer sa restitution à ses parents. Mais l’hôpital dément tout « vol de bébé » en son sein. D’après son directeur, la maman est « arrivée pour menace d’avortement tardif inévitable » et « a expulsé un "fœtus" non viable ». Lequel a « malencontreusement » été « évacué » dans le vidoir par une « stagiaire », d’après Pr Essomba.

Une version que réfutent les parents, notamment la maman du bébé. Esther Aurélie Bell (37 ans) raconte s’être rendue à Laquintinie le 30 mars dernier pour accouchement. Enceinte de 8 mois, elle affirme avoir enfanté, comme l’atteste le rapport de l’infirmière dans le carnet médical. Mais elle jure n’avoir jamais vu ni son bébé ni le placenta. « Je n’ai pas vu l’enfant. Je ne sais pas si l’enfant était vivant, ou si l’enfant était mort, ou quel sexe j’avais fait. Je ne sais pas », raconte-t-elle dans cette vidéo. Elle soutient que les sages-femmes lui auraient simplement dit, à son réveil, « qu’une stagiaire a pris l’enfant et est allée le jeter dans le vidoir ». Ces explications et la mise au point du directeur de Laquintinie sont loin de convaincre cette jeune mère qui demande justice. L’hôpital annonce avoir sollicité la gendarmerie « en vue de l’ouverture d’une enquête judiciaire ».

P.N.N

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