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Marthe Sylvie Essengue Elouma : « On pourrait résumer la contribution de Gavi au Cameroun à 190,8 milliards de FCFA »

Marthe Sylvie Essengue Elouma : « On pourrait résumer la contribution de Gavi au Cameroun à 190,8 milliards de FCFA »

Paru le jeudi, 07 décembre 2023 12:22

Une mission de haut niveau de Gavi, l’Alliance du vaccin, conduite par son président du conseil d’administration, José Manuel Barroso, a séjourné du 30 novembre au 1er décembre 2023 au Cameroun. En marge de cette mission, SBBC a rencontré la directrice régionale Afrique centrale et de l’Ouest de cette organisation internationale dont la mission est d’assurer un meilleur accès aux vaccins aux enfants vivant dans les pays les plus pauvres du monde. Médecin de profession, la Camerounaise revient, dans cet échange, sur les enjeux de cette mission, l’importance du vaccin antipaludique et les stratégies et interventions de Gavi pour accompagner le gouvernement de son pays dans l’atteinte de ses objectifs de santé.

SBBC : Quels étaient les objectifs de la mission de haut niveau que Gavi, l’Alliance du vaccin, vient d’effectuer au Cameroun ?

Marthe Sylvie Essengue Elouma :  Cette mission, qui regroupait tous les membres de l’Alliance Gavi (OMS, UNICEF, Banque mondiale, CDC, les représentants de la société civile et d’autres partenaires tels CHAI) avait quatre objectifs. Le premier était d’abord de sécuriser l’engagement de haut niveau au Cameroun par rapport à la vaccination de routine et le fait qu’il faille rattraper les enfants qui sont manqués par la vaccination. Le deuxième objectif était de faire un plaidoyer pour assurer un financement pérenne par rapport à la vaccination, dans le cadre global d’une augmentation du financement du secteur de la santé. Le troisième objectif est celui de soutenir les efforts du gouvernement dans le renforcement de la confiance des populations aux vaccins, car celle-ci a été affectée par la situation Covid-19, et cela impacte à présent d’autres vaccinations, comme celle contre la rougeole.

 

Nous aimerions avoir un engagement par rapport à une augmentation du financement de la vaccination. Nos attentes sont qu’il y ait une augmentation de 20% au moins pour pouvoir couvrir les besoins grandissants du Cameroun en termes de vaccination.

 

Le quatrième objectif était, en tant qu’Alliance Gavi, de démontrer comment est-ce que nous accompagnons le gouvernement dans l’atteinte de ses objectifs de vaccination, et l’atteinte de ses objectifs de santé de manière générale. Cette mission prévoyait de rencontrer un certain nombre d’autorités, que ce soit au niveau politique, au niveau religieux, mais aussi les parlementaires, la société civile, les personnels de la santé et la communauté pour, qu’ensemble, on puisse être au même niveau de l’information par rapport aux questions de la vaccination. Il faut souligner que c’est la toute première mission de ce niveau que Gavi effectue au Cameroun. En plus, c’est la première mission que notre président du conseil d’administration (PCA) effectue dans un pays éligible à Gavi sur le continent africain.

Cette mission arrive à un moment très crucial de l’évolution de Gavi Alliance. Nous avons, à partir du 4 décembre 2023, le conseil d’administration à Accra au Ghana, et ce sera l’occasion de discuter déjà de la prochaine stratégie de Gavi à partir de 2026 pour cinq ans. Donc, les messages que le PCA entendra ici au Cameroun et les échanges qu’il aura avec toutes ces catégories de personnes vont également nourrir la conversation lors de ce conseil d’administration, et influencer la façon dont nous définissons nos priorités et nos objectifs.

SBBC : Quelles étaient les attentes de Gavi en termes de résultats au cours de cette mission ?

MSEE : Premièrement, nous aimerions avoir cette assurance que la vaccination de routine et l’atteinte des enfants manqués reste la priorité parmi les priorités nationales, et que tous les efforts sont faits dans ce sens pour réduire le nombre de zéro dose. Deuxièmement, nous aimerions avoir un engagement par rapport à une augmentation du financement de la vaccination. Nos attentes sont qu’il y ait une augmentation de 20% au moins pour pouvoir couvrir les besoins grandissants du Cameroun en termes de vaccination, en prenant surtout en compte le fait que le pays veut aller à échelle dans l’introduction du vaccin contre le paludisme.

Nous aimerions donc avoir des engagements que le gouvernement va remettre les ressources additionnelles pour pouvoir couvrir ces populations-là. Troisièmement, nous avons besoin des champions à tous les niveaux qui s’engagent pour promouvoir la vaccination parce qu’ils sont convaincus que c’est un bien pour eux-mêmes et pour leurs populations. Pour le moment, c’est surtout ceux qui interprètent qu’on entend. Nous aimerions que toutes les voix crédibles et respectées puissent s’engager autour de la vaccination.

SBBC : Qu’est-ce qui justifie une telle mission au Cameroun ?

MSEE : La mission du Cameroun est prévue depuis plusieurs années. Le Cameroun, à travers le président Paul Biya, est devenu pays donateur de Gavi en 2020. C’est à ce moment-là que cette mission aurait dû déjà se passer pour venir remercier le président de la République et la population camerounaise qui fait confiance à la mission de Gavi. Mais avec toutes les situations Covid et autres qui étaient avant et qui nécessitaient de se focaliser sur le retour à la normale des choses, cette mission a été repoussée.

 

Les études qui se sont passées dans les premiers pays pilotes qui ont bénéficié de cette vaccination ont montré que cela a permis de réduire le nombre de décès liés au paludisme de 13% et de réduire de 22% le nombre d’hospitalisation pour cause de paludisme grave.

 

Et elle tombe bien, car elle se tient au moment où nous sommes en train de discuter de la nouvelle stratégie. Donc, venir juste avant le conseil d’administration est un élément important qui va aider dans les conversations. Et ayant un leadership si fort au niveau du Cameroun, sa voix est importante en tant que pays éligible à Gavi pour faire entendre les problèmes que d’autres pays rencontrent parce que ce que nous retrouvons au Cameroun comme défis par rapport à la vaccination, on les retrouve aussi dans d’autres pays. Donc, ça nous permet d’avoir le retour des pays par rapport à une situation qu’on peut retrouver dans l’autre.

SBBC : Le Cameroun fait partie des cinq pays africains donateurs de Gavi, aux côtés de l’Afrique du Sud, l’Ouganda, le Burkina Faso et le Niger. A combien s’élève la contribution du pays aujourd’hui, et à quoi celle-ci a-t-elle servi ?

MSEE : En devenant pays donateur, le président Paul Biya a mis à la disposition de Gavi un million de dollars américains pour soutenir la mission de Gavi Alliance, mais aussi pour pouvoir conduire les activités de vaccination à travers le monde. Cela démontre d’un certain niveau d’engagement par rapport à la vaccination au plus haut du pays. Ce don rentre dans le pot commun de la subvention de Gavi qui est dispatchée à travers les pays pour soutenir la vaccination.

SBBC : Cette mission de haut niveau intervient au moment où le Cameroun vient de recevoir une première livraison de 331 200 doses du vaccin RTS,S, premier vaccin antipaludique recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et financé par Gavi. Pourquoi avoir choisi le Cameroun pour être le premier pays à recevoir ledit vaccin, après la phase pilote qui s’est déroulée au Ghana, au Kenya et au Malawi ?

MSEE: Il faudrait comprendre que l’allocation des vaccins contre le paludisme dépend d’un certain nombre d’éléments : il faut que le pays fasse une demande à Gavi pour souhaiter avoir un vaccin, que la demande soit revue et validée par un comité d’examen indépendant et que les vaccins soient disponibles. Les 18 millions de doses de vaccin disponibles devaient être dispatchées entre les 12 premiers pays qui ont fait les demandes chez Gavi. Il faudrait aussi que le pays soit dans une phase de préparation active pour pouvoir être capable d’administrer le vaccin jusqu’au niveau de l’enfant en mettant en priorité les régions où nous avons le plus fort taux de transmission et le risque le plus élevé d’avoir des décès liés au paludisme et en veillant à ce que tous les éléments du système de santé qui accompagnent l’administration du vaccin soient disponibles.

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Le Cameroun était parmi les premiers pays à soumettre, valider et à commencer déjà sa préparation. Maintenant, il s’agit de renforcer davantage la communication, d’où l’importance de la mission de haut niveau pour soutenir le pays dans ses efforts de communication afin que la population ait les informations réelles sur ces vaccins, pourquoi ces vaccins et qu’elles puissent prendre une décision pour compléter avec les autres interventions qui existent et qui permettent de lutter contre le paludisme. Je dois dire que le vaccin n’est pas la seule intervention, il faut associer les autres. Les études qui se sont passées dans les premiers pays pilotes qui ont bénéficié de cette vaccination ont montré que cela a permis de réduire le nombre de décès liés au paludisme de 13% et de réduire de 22% le nombre d’hospitalisation pour cause de paludisme grave.

Nous pensons qu’avec de tels chiffres, on ne peut pas ne pas considérer cette opportunité qui a été longtemps attendue par l’Afrique. J’ai participé à plusieurs consultations dans beaucoup de pays africains. Lorsqu’on leur posait la question si Gavi devait investir dans la vaccination, quels seraient les vaccins qui vous intéressent, le vaccin contre le paludisme est toujours venu en première position pendant les 15 dernières années où j’ai fait cet exercice. Donc, c’est la réponse à un besoin tant attendu. En tant que médecin ayant exercé à l’Hôpital central de Yaoundé dans le service pédiatrique, je suis très émue, qu’enfin, les enfants vont pouvoir bénéficier de ce vaccin et qu’on ne les recevrait plus à 8-9 fois par an à la consultation à cause du paludisme.

SBBC : Sur les 18 millions de doses de vaccin antipaludique qui sont allouées aux 12 pays africains éligibles, combien de doses le Cameroun va concrètement recevoir ? Celles-ci sont-elles suffisantes pour assurer une meilleure couverture vaccinale dans le pays ?

MSEE : Normalement, il est prévu que le Cameroun puisse recevoir à peu près 1,3 million de doses. Les 331 200 doses reçues le 21 novembre 2023 constituent la première livraison qui est donnée. On s’attend à ce que, avec l’arrivée d’un deuxième vaccin, le R21, le pays puisse couvrir les 42 districts de santé tels qu’il l’a souhaité et même aller au-delà, selon les disponibilités dans la production du vaccin.

 

Selon les recommandations de l’OMS, ce vaccin est efficace et il a une bonne innocuité qui ont été confirmées par les résultats dans les pays pilotes, relevant une diminution de 22% du taux d’hospitalisation pour les cas graves.

 

Il faut savoir que la vaccination est une intervention en plus des autres interventions qui sont dans le programme de lutte contre le paludisme, à savoir les insecticides, les moustiquaires imprégnées, le traitement anti-malaria, la prévention chez la femme enceinte, etc. Bref, c’est une combinaison d’interventions qui va contribuer à avoir un impact encore plus grand sur la santé des populations. Si le Cameroun continue de mettre toutes ces interventions en pratique, nous arriverons à réduire le taux de mortalité. Le Cameroun est l’un des 11 pays du monde avec le taux de mortalité le plus élevé par rapport au paludisme. Donc, c’est un gain énorme et une opportunité que le Cameroun devrait saisir.

SBBC : A vous écouter, ce serait un leurre de croire que le vaccin antipaludique à lui seul peut aider véritablement dans la lutte contre la maladie…

MSEE : Tout à fait. Le vaccin seul ne suffit pas. On s’est rendu compte, en utilisant les autres interventions, qu’on arrivait à réduire quand même le nombre de cas de paludisme d’un tiers. Mais nous pensons qu’en ajoutant maintenant le vaccin, nous allons pouvoir aller au-delà de ce tiers parmi les populations qui sont concernées.

SBBC : Bien qu’il soit considéré aujourd’hui comme une avancée majeure dans la lutte contre le paludisme, certains remettent en cause l’innocuité de ce vaccin, en mettant notamment en avant sa « dangerosité » pour les « cobayes » africains. Le RTS,S est-il aussi sûr qu’on le dit, et peut-on connaître le processus qui a conduit jusqu’à son homologation ?

MSEE : La question d’avoir un vaccin contre le paludisme date d’une trentaine d’années. Je me souviens très bien aussi que lorsqu’il y a eu la situation Covid, les populations africaines ont dit qu’elles préféreraient avoir un vaccin contre le paludisme. Donc, c’est une question qui est sur la table de l’Alliance Gavi depuis plusieurs années. Lorsque ces études ont commencé sur les trois pays - le Ghana, le Malawi et le Kenya - en 2019, ça ouvrait déjà l’espoir de voir qu’est ce qui va se passer. Le vaccin dont il est question ici est celui qui permet de lutter contre le paludisme à Plasmodium falciparum qui est celui qu’on trouve en Afrique et qui est le plus mortel pour nos populations.

 

On va mettre à peu près 800 000 dollars rien que pour soutenir les aspects de communication, l’accompagnement technique et avoir des outils dans les langues des populations, adapter ces outils dans leur façon d’être, ce qui va leur permettre de mieux comprendre.

 

Il est dit qu’à peu près un demi-million de personnes en Afrique meurent de paludisme grave. Donc, cela veut dire que c’est en Afrique qu’il faut tester ce vaccin. Donc, la phase pilote s’est passée en Afrique dans le contexte du Plasmodium falciparum pour voir comment est-ce que les populations l’acceptent, réagissent et quels sont les bénéfices. Plusieurs chercheurs africains ont été impliqués dans la revue de ces données, dont la Camerounaise Professeur Rose Leke, une éminence dans ce domaine. Selon les recommandations de l’OMS, ce vaccin est efficace et il a une bonne innocuité qui ont été confirmées par les résultats dans les pays pilotes, relevant une diminution de 22% du taux d’hospitalisation pour les cas graves. C’est un gain considérable pour la population et pour l’économie d’un pays. Pour le processus ayant conduit jusqu’à son homologation, c’est l’OMS qui est habilitée à donner plus de détails sur cette question.

SBBC : Gavi n’intervient pas uniquement sur la question du paludisme au Cameroun. En 2020, vous avez soutenu l’introduction du vaccin contre le virus du papillome humain (VPH) dans la vaccination de routine pour prévenir le cancer du col de l’utérus, et qui a été étendu depuis cette année 2023 aux garçons. Un vaccin controversé qui a renforcé l’hésitation vaccinale…

MSEE : L’une des leçons que nous avons tirées de la Covid-19, c’est que la pandémie a empiré cette hésitation vis-vis de la vaccination de manière générale, pas seulement le VPH. Même la rougeole est impactée. C’est pour cela que vous avez une recrudescence de des épidémies de rougeole. Donc, je ne pense pas que ce soit seulement un problème de VPH, c’est un problème qui est beaucoup plus large. C’est pour cela que la mission insiste fortement sur la vaccination de routine parce que c’est elle qui permet de ramener tous ces vaccins autour de la table.  Une bonne communication est nécessaire auprès des populations.

Tant que les populations n’entendent qu’un seul son de cloche, elles ne peuvent pas être convaincues que ce qu’on est en train de leur demander est une bonne chose pour elles. C’est pour cela que la voix des communautés elles-mêmes, avoir des champions au sein de la communauté est pour nous un élément crucial pour aider les populations à pouvoir comprendre ce qu’on leur donne, et pourquoi on le leur donne. On va mettre à peu près 800 000 dollars rien que pour soutenir les aspects de communication, l’accompagnement technique et avoir des outils dans les langues des populations, adapter ces outils dans leur façon d’être, ce qui va leur permettre de mieux comprendre. Donc, il y a un effort à redoubler autour de la communication.

SBBC : Votre organisation a aussi permis au Cameroun de recevoir des doses de vaccin contre la Covid-19, dans le cadre de l’initiative Covax. Peut-on connaître les stratégies et interventions de Gavi pour aider à vacciner les enfants au Cameroun et combien ont pu être immunisés grâce à votre organisation dans le pays ?

MSEE : Entre 2000 et 2022 où le programme de vaccination est soutenu par Gavi au Cameroun, le pays a pu vacciner 14 millions d’enfants de moins de 5 ans contre un certain nombre de maladies. Actuellement, nous avons 14 vaccins qui sont offerts par le Programme élargi de vaccination (PEV) et bientôt 15 avec le vaccin antipaludique, parmi lesquels 8 sont cofinancés par Gavi. Par ailleurs, Gavi fournit un accompagnement en termes de cash, à peu près 30 millions de dollars américains, pour renforcer le système de santé en termes de chaîne de froid, de qualité des données, de transport, de renforcement des ressources humaines, etc., afin de s’assurer que l’acte de vaccination puisse efficacement être délivré.

 

En 2018, lorsque l’organisation a fait l’audit des programmes financés par Gavi, les résultats ont monté qu’il y avait près 2 millions de dollars américains utilisés de manière abusive. (…) les récents résultats l’audit de 2022 sont plus satisfaisants et révèlent que 72 000 dollars américains ont été utilisés pour des dépenses non éligibles.

 

La vaccination n’est pas que le vaccin : ce sont les vaccins, les vaccinateurs et les vaccinés. Donc, il faut que les trois V soient réunis pour qu’on puisse avoir une vaccination réussie. On pourrait résumer la contribution de Gavi depuis 2000 au Cameroun à 314 millions de dollars américains (190,8 milliards de FCFA à la valeur actuelle du dollars, NDLR) pour soutenir l’achat des vaccins, le renforcement du système de santé et l’accompagnement technique parce que nous finançons, à travers nos partenaires de l’Alliance, l’assistance technique pour nous assurer que le pays ait l’accompagnement nécessaire pour délivrer des vaccins de façon efficace. Et si on regarde pour les cinq prochaines années, on a à peu près 26 milliards de FCFA qui sont alloués au pays pour pouvoir assurer un programme élargi de vaccination réussi et contribuer à construire un système de santé résilient.

SBBC : De quelle manière ces investissements ont eu un impact sur le système de santé national ?

MSEE : L’impact se voit à différents niveaux. Déjà, par une augmentation des couvertures vaccinales. Actuellement, le Cameroun a environ 70% de couverture vaccinale contre la troisième dose de diphtérie-tétanos-coqueluche. Ensuite, la réduction du nombre d’enfants zéro dose, c’est-à-dire les enfants qui n’ont encore reçu aucun vaccin. Pour le Cameroun actuellement, on a 230 000 enfants qui restent encore non atteints. Cela montre qu’il y a encore des efforts à faire à ce niveau-là afin de contribuer à la réduction des épidémies de tout genre dont la réponse est assez coûteuse. Enfin, il y a aussi tout ce qu’il y a autour de la gestion du PEV lui-même. En 2018, lorsque l’organisation a fait l’audit des programmes financés par Gavi, les résultats ont monté qu’il y avait près 2 millions de dollars américains utilisés de manière abusive.

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Le ministère de la Santé publique, avec le soutien de ses partenaires, a mis en place des mesures de renforcement du système de gestion. A ce jour, les récents résultats l’audit de 2022 sont plus satisfaisants et révèlent que 72 000 dollars américains ont été utilisés pour des dépenses non éligibles. Donc, cela montre qu’il y a eu beaucoup de progrès en termes de gouvernance et de transparence dans la gestion financière des fonds Gavi. Il faut savoir que lorsque Gavi soutient un pays, c’est un soutien qui couvre différents aspects. Dans les 314 millions de dollars dont j’ai parlé, 250 millions ont servi pour l’achat des vaccins et à peu près 30 millions pour le renforcement du système de santé.

A ce jour, le Cameroun dispose déjà d’une bonne couverture en termes de chaîne de froid. La majorité des structures sanitaires au Cameroun est dotée d’une chaîne de froid solide qui assure aussi la qualité du vaccin. Gavi soutient également, en collaboration avec d’autres partenaires comme le Fonds mondial (de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, NDLR), le système d’informations sanitaires pour s’assurer que nous ayons des données de qualité et qui reflètent véritablement les efforts des programmes au niveau sous-national. Il y a aussi une contribution pour nous assurer que le personnel de santé soit bien outillé, bien formé pour pouvoir délivrer des vaccins dans de bonnes conditions. Voilà quelques éléments de ces investissements de Gavi qui sont complémentaire aux efforts du gouvernement et aux contributions d’autres partenaires techniques et financiers dans le secteur de la santé.

Interview réalisée par Patricia Ngo Ngouem

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Dernière modification le jeudi, 07 décembre 2023 12:23

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