Le préfet du département de la Menchum (région du Nord-Ouest) a indiqué hier 12 décembre dans un communiqué que des « terroristes armés ont attaqué le Lycée technique d’Esu dans l’arrondissement de Fungom ». Ces hommes armés soupçonnés d’être des séparatistes ont molesté les élèves et le personnel enseignants. D’après le préfet, « ils ont procédé au déshabillage des élèves, à leur torture, à l’incendie d’un bloc de deux salles de classe ainsi que du bureau du proviseur ».

L’autorité administrative rapporte également qu’un censeur, un surveillant général et huit élèves ont par la suite été enlevés. Fort heureusement, ajoute le préfet, les blessés ont été conduits à l’hôpital où leur pronostic vital n’est pas engagé et les huit élèves ont pu être libérés « suite à l’intervention des forces de défense et de sécurité ». Le communiqué ne dit rien sur le sort des responsables du lycée enlevés.

Les établissements scolaires font régulièrement l’objet d’attaques de milices séparatistes. En juin 2022, la Coalition mondiale pour protéger l’éducation contre les attaques (Gcpea) a publié son rapport intitulé « Education Under Attack 2022 » dans lequel il note une résurgence des attaques contre les écoles dans les régions en crise du Nord-Ouest du Sud-Ouest.

Une alerte régulièrement émise par Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) au Cameroun. « Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, aller à l'école reste dangereux pour les enfants et les enseignants, en raison d'attaques violentes et de menaces régulières contre le personnel éducatif, les élèves et les infrastructures, depuis 2017. Entre janvier et juillet 2023, au moins 13 incidents violents contre l'éducation ont été signalés, y compris des enlèvements d'enfants et d'enseignants », rapporte Ocha dans un rapport d’octobre dernier.

L.A.