Dans une note interne que SBBC a consultée, le directeur général de la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater), Blaise Moussa, invite ses collaborateurs « à plus de rigueur, d’abnégation et de professionnalisme » afin « de mettre un terme » à la fraude de l’eau potable ; particulièrement ceux commis au développement, à l’exploitation, la surveillance et la sécurité des unités de distribution. « J’instruis particulièrement les directeurs et délégués régionaux à la prise en main rigoureuse et vigoureuse de leurs personnels dans ce segment sensible que constituent les unités de distribution. De manière générale, chacun des personnels de la Camwater doit se sentir obligé de contribuer à la lutte contre la gangrène qu’est la fraude de l’eau potable publique », écrit-il.

« Ce phénomène, qui a déjà atteint des proportions inquiétantes, est la conséquence de la complaisance, des défaillances graves et de la complicité du personnel responsable des unités de distribution des différentes directions et délégations régionales », poursuit Blaise Moussa, nommé le 30 septembre dernier à la tête de l’entreprise publique chargée de la production et de la distribution de l’eau potable au Cameroun. Il promet que cette lutte ira en s’intensifiant avec l’appui des autorités compétentes, et que des actions en justice seront engagées contre les auteurs.

« Tous les contrevenants s’exposent à des sanctions disciplinaires et financières sans préjudice de poursuites judiciaires en cas d’implication établie des collaborateurs », prévient-il. Cette interpellation intervient alors que des cas de fraudes massives sur le réseau Camwater sont découverts tous les jours, notamment dans les villes de Yaoundé et Douala. L’entreprise indique qu’une cinquantaine de cas de fraudes ont été signalés dans la capitale la semaine dernière.

Vendredi 11 novembre, une centaine de faux branchements ont été détruits au quartier Mvan, dans le quatrième arrondissement de Yaoundé, apprend-on. Deux jours plus tôt, « un vaste réseau de fraude » était démantelé au quartier Bonabéri, à Douala. Chaque année, le secteur de l’eau potable publique perd 12 milliards de FCFA dus à la fraude sur le réseau, selon le top management de Camwater qui a fait de cette lutte une nécessité pour améliorer la desserte en eau potable.

P.N.N

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