La situation du médecin face à la pandémie du Covid-19 préoccupe l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC). Le sujet était le seul point à l’ordre du jour de la session extraordinaire du Conseil tenue le 15 mai dernier.

Lors des travaux présidés par le Dr Guy Sandjon (photo), président de l’ONMC, le Conseil a constaté que tous les médecins et autres personnels soignants « sont à haut risque et insuffisamment protégés, qu’ils exercent en public ou en privé d’une part, dans les centres dédiés au Covid-19 ou non d’autre part », rapporte le communiqué ayant sanctionné la fin des travaux.

Face à cette situation, le Conseil « recommande que l’État assure la protection de tous sans distinction en mettant à disposition des équipements de protection individuelle appropriés et d’autres dispositifs de sécurité ». Dans cette lancée l’Ordre des médecins s’engage à accompagner l’État dans la formation à la bonne utilisation de ces équipements. Au cas où un personnel médical contracterait la maladie, l’Ordre recommande qu’il soit inscrit d’urgence au tableau des maladies professionnelles et traité comme tel. « Un encadrement psychologique devrait aussi être obligatoire », ajoute l’ONMC.

Le Conseil de l’Ordre s’est également penché sur la récurrence des violences verbales et physiques perpétrées à l’endroit du personnel soignant. « En ce qui concerne les inhumations des dépouilles Covid-19 à l’origine de la plupart des cas de violence observés ces derniers temps. L’Ordre des médecins recommande d’appliquer de toute urgence les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. Les frais de sécurisation et de transferts réalisés par les services compétents seront à la charge des familles », lit-on dans la communication du Dr Guy Sandjon.

109 personnels de santé sont atteints de coronavirus au Cameroun. Cette pandémie est par ailleurs responsable du décès d’une dizaine de personnes appartenant au corps médical. Ces chiffres sont contenus dans le rapport de situation épidémiologique (Sitrep) publié du 8 mai dernier par le ministère de la Santé publique. 

BE