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Education : les enseignants divisés sur l’opération « craie morte » après la dernière réunion avec le gouvernement

Education : les enseignants divisés sur l’opération « craie morte » après la dernière réunion avec le gouvernement

Paru le lundi, 21 février 2022 07:27

Plusieurs communiqués, les uns contredisant les autres, ont été rendus publics entre le 18 et le 21 février. les représentants du Collectif des enseignants indignés du Cameroun (CEIC) et du collectif « On a trop supporté » ont été reçus, le vendredi 18 à Yaoundé, par des membres du gouvernement concernés par le secteur de l’éducation. Au sortir de cette rencontre, les enseignants ont affiché leur division quant à la démarche à suivre. Certains demandant l’application de l’opération « craie morte » dès ce lundi 21 février et d’autres plaidant pour la suspension de ce mouvement d’humeur et la poursuite des négociations avec le gouvernement pour le payement de leurs traitements, rappels et avancements.

Ainsi, dans un communiqué du 18 février dernier, neuf représentants du collectif « On a trop supporté » demandent le maintien effectif de l’opération « craie morte » pour ce lundi 21 février et expliquent en quoi il consiste : « se rendre dans son établissement respectif, s’abstenir de dispenser les leçons, papoter avec les collègues sous l’arbre dans la cour ou au parlement, maintenir l’ordre auprès des élèves au besoin, lire et commenter les dispositions de la loi N° 2000/359/PR du 05 décembre 2000 portant statut particulier des fonctionnaires des corps de l’éducation nationale, retourner chez soi à la fin des heures dues ». Ce mouvement devait durer « jusqu’à ce que nos créanciers arrivent à des sentiments meilleurs », signaient alors neuf représentants du collectif.

152 milliards FCFA

Ces derniers justifient leur appel à la grève par le manque de volonté du gouvernement à trouver une issue favorable à leurs demandes. Il s’agit notamment du payement de plus de 152 milliards FCFA de droits : intégrations, avancements et autres actes de carrière.

« Nous avons depuis longtemps manifesté notre mécontentement face au traitement dégradant dont nous avons jusqu’ici fait l’objet (…). Tout en signifiant à l’opinion publique nationale et internationale que le traitement dont nous faisons l’objet constitue une violation de nos droits les plus absolus, nous avons décidé de passer à l’acte et de faire entendre de manière plus manifeste, la profondeur de notre ressenti », écrivent ces enseignants.

Divergences

Une position qui n’est pas partagée par d’autres enseignants de ce collectif. Dans un communiqué publié ce lundi 21 février, Joel Cedric Anyou Elanga, qui signe cette sortie en qualité de porte-parole du collectif à la concertation du 18 février 2022, invite ces collègues et confrères à « surseoir tous et sans délai au mot d’ordre de craie morte lancé pour le lundi 21 février tout au moins jusqu’à mercredi, après évaluation de l’impact et des acquis des deux réunions prévues cette semaine qui commence et qui sera décisive pour (nos) revendications ».

Pour ce dernier, la réunion de vendredi 18 février a permis d’enregistrer quelques avancées : « elle (la réunion) témoigne de ce que l’OTS est pris au sérieux. Car, souvenez-vous, c’est quasiment inédit que le gouvernement convoque immédiatement à la table du dialogue un mouvement de revendications sans que ses représentants ou leaders aient été inquiétés et que des descentes à la rue aient été effectuées ». Il tient à préciser que « l’objectif de l’OTS n’est pas la grève, mais la résolution des problèmes des enseignants ». Il plaide pour une approche moins agressive et demande de laisser du temps au gouvernement « de nous proposer des solutions urgentes et claires à nos demandes phares : compléments de salaires, avancements, rappels, etc., durant les réunions de mardi et mercredi ».

Cet appel au calme est partagé par le Collectif des enseignants indignés du Cameroun dont le président, Jacques Ngono Bessala, a demandé aux enseignants de vaquer « sereinement » à leurs occupations ce lundi.

Menaces

Il est à noter que cette crise au sein du corps des enseignants révèle une crise de confiance entre ces derniers et leurs syndicats. Les syndicats sont en effet délaissés dans ces négociations au profit des mouvements spontanés tels le Collectif des enseignants indignés du Cameroun et du collectif « On a trop supporté ».

Tout en invitant les enseignants à adhérer massivement aux syndicats de leur corps pour que leurs « actions soient efficaces », le Syndicat des enseignants du Cameroun pour l’Afrique (Seca) a dit soutenir la grève en cours.

De leur côté, les responsables d’établissement s’organisent pour casser la grève. C’est le cas du proviseur du lycée technique de Yaoundé II, qui dans un communiqué, a exigé la présence obligatoire de tous les enseignants ce lundi. Quant au délégué départemental du ministère des Enseignements secondaires pour la Lekie (région du Centre), il demande que lui soit produit les statistiques quotidiennes des enseignants dès ce jour et jusqu’à la fin du mois de février. Un responsable a pour sa part exigée : « relativement aux informations des réseaux sociaux appelant à la grève des enseignants à partir du lundi 21 février 2022, il vous est demandé de nous transmettre la liste (noms, matricule, discipline) des enseignants qui appliqueraient ces mots d’ordre de "Craie morte" en journée ».

Ludovic Amara

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Dernière modification le lundi, 21 février 2022 07:59

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