Le patron du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) dans le département de la Sanaga Maritime, dans la région du Littoral, est en colère. Dans une lettre datée du 21 mars, adressée aux présidents de section, maires et conseillers municipaux sous son autorité, Louis Yinda s’en prend à son camarade de parti, le ministre des Transports, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe. Le chef de la délégation permanente du comité central du parti au pouvoir reproche à ce dernier de s’être lancé dans une « tournée politique solitaire dans certaines sections RDPC » du département à la faveur de la célébration de l’an 38 du parti au pouvoir, le 24 mars prochain. Ceci, au mépris des instructions de du secrétaire général du comité central contenu dans la circulaire du 17 mars dernier.
« Cette villégiature touristique inadmissible, déjà dénoncée par certains responsables politiques de notre département est, à n’en point douter, destinée à semer la confusion au sein de nos militants qui viennent de démontrer avec les dernières élections sénatoriales leur adhésion sans faille aux idéaux du parti », s’insurge l’ancien DG de la Société sucrière du Cameroun (Sosucam). Aussi demande-t-il à ses militants de ne pas participer à ces « initiatives intempestives du ministre des Transports ».
La tenue de grands meetings au RDPC donne souvent lieu à de chaudes empoignades entre hauts cadres du « parti du flambeau ardent ». Le 9 mars dernier, c’est la ministre de l’Habitat et du Développement urbain, Célestine Ketcha Courtès, présidente de la section RDPC Ndé-Nord, qui s’en prenait à la sénatrice Micheline Dsamou dans une lettre. La ministre n’a pas accepté que la sénatrice rejette sa « main tendue » pour la mobilisation des militants du RDPC lors de la pose de la première pierre du complexe agroindustriel intégré du département du Nde. Pour assurer cette tâche, la sénatrice Dsamou aurait préféré se tourner vers Eugénie Ngatchou, battue par Célestine Ketcha Courtès lors des dernières opérations de renouvellement des organes de base du parti.
Les batailles entre cadres du parti devraient s’observer encore le 24 mars prochain lors des meetings marquant le 38e anniversaire du parti présidentiel.
Ludovic Amara
