Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?
Après la mort d’Idriss Deby, le Cameroun préoccupé par sa sécurité

Après la mort d’Idriss Deby, le Cameroun préoccupé par sa sécurité

Paru le jeudi, 22 avril 2021 10:22

Les analyses d’experts sont convergentes sur la question : la mort du président tchadien, Idriss Deby Itno pourrait avoir des conséquences sur la sécurité dans la zone du bassin du lac Tchad, notamment au Cameroun. « Si les rebelles trouvent en cette mort une opportunité d’avancer dans le pays, le Tchad pourrait rappeler ses troupes en renfort et créer des vides que pourront exploiter les djihadistes », analyse le colonel à la retraire Roger Kuitcheu qui a dirigé entre 2014-2016 la 41e Brigade d’infanterie motorisée basée à Kousserie, ville frontalière au Tchad.

Le défunt président du Tchad avait en effet fortement engagé son armée, depuis janvier 2015, dans la guerre contre Boko Haram. Cet engagement avait participé à réduire les capacités opérationnelles des insurgés de la secte terroriste, sans pour autant l’anéantir. Seulement, depuis quelques mois, le Tchad a vu surgir une rébellion armée à sa frontière nord. Selon l’armée, c’est d’ailleurs lors de combats contre cette rébellion qu’Idriss Deby aurait reçu les blessures qui ont causé sa mort.

Pour adresser ses condoléances à la Nation tchadienne, le président de la République du Cameroun a écrit à Mahamat Idriss Deby Itno, le fils du défunt de chef de l’État qui a pris la tête du pays en violation de l’ordre constitutionnel. Cet adoubement de Paul Biya aurait également des motivations sécuritaires. « Dans tous les cas, pour la sécurité du Cameroun il faut un interlocuteur au Tchad, car tout peut arriver comme un feu de brousse avec ces événements », commente un officier de l’armée qui connait bien la région.

En 1990, le président tchadien d’alors, Hissène Habré, avait été renversé par Idriss Deby Itno et avait traversé le pont de Ngueli pour rejoindre Kousseri au Cameroun où il s’était momentanément se réfugier. « L’artillerie camerounaise fût déployée à Kousseri et a dissuadé toute tentative de prolongation de la crise au Cameroun », rappelle un militaire.

Pour l’heure, « le Cameroun n’a pas déployé un dispositif sécuritaire particulier à la frontière avec le Tchad ». Comme le révèle une source dans les mielleux de la sécurité à l’Extrême-Nord, « les hommes sont seulement en alerte ».

Pour l’instant, la frontière est calme. La télévision gouvernementale camerounaise, CRTV, a montré ce 21 avril un pont Ngueli vide et fermé à la circulation. Du fait de cette fermeture de frontière décidée par les nouvelles autorités en place en Ndjamena, des camions à destination du Tchad s’entassent dans la ville frontalière de Kousseri.

Vanessa Ngono Atangana et Ludovic Amara

● E-Arnaques


● Fact Cheking




 

Please publish modules in offcanvas position.