Aux journalistes qu’il a réunis à Yaoundé le 17 mars dernier, pour un déjeuner de presse, Jonathan Nyemb (photo) explique son dada de toujours : l’urgence d’« un pacte social renouvelé au Cameroun ». Cet avocat d’affaires de 35 ans, associé au cabinet Nyemb, est convaincu qu’il n’y a qu’un tel pacte pour assurer la survie du pays en proie à de nombreuses crises.
« Au cours des deux dernières décennies, notre pays a traversé crise sur crise : une crise économique d’abord, une crise sociale ensuite, une crise sécuritaire par ailleurs, une crise postélectorale plus récemment, et enfin, il y a peu, une crise sanitaire sans précédent », énumère Jonathan Nyemb en introduction d’une étude baptisée « Perspectives sur la cohésion sociale, la transformation économique et la gouvernance publique au Cameroun ».
Pour se dépêtrer de cet environnement crisogène, l’avocat, dans cette même étude, évoque « la nécessité de changer de cap et de réinventer courageusement notre société, en tenant compte des mutations géopolitiques, démographiques, territoriales et technologiques ». Cette étude, rendue publique en septembre 2020, était le premier étage de sa stratégie. À l’époque, il voulait « comprendre pour mieux transformer ». Maintenant, le moment est venu de formuler des propositions concrètes.
Stratégie
Jonathan Nyemb a profité du déjeuner de presse de la semaine dernière pour faire savoir à l’opinion que les pouvoirs publics gagneraient à créer une instance de dialogue Vérité & Dignité « délocalisée à travers les dix régions du Cameroun et auprès de la diaspora ». Il propose aussi la mise en place d’une commission scientifique nationale « pour l’écriture du roman national camerounais ». Sans oublier un « aggiornamento constitutionnel en vue de réorganiser la redistribution des richesses nationales ».
Le dernier étage de sa stratégie consiste à mener son plaidoyer sur le terrain, avec l’aide du Think do Tank The Okwelians, qu’il a cofondé en février 2020. Il est question de sensibiliser les jeunes et les décideurs locaux sur l’urgence de changer de cap ainsi que de réinventer une société civile camerounaise. L’idée est de créer une dynamique qui part du bas de l’échelle du pouvoir pour faire pression sur le sommet. Il croit dur comme fer que si cette stratégie est bien menée, les décideurs nationaux vont finir par comprendre l’urgence qu’il y a de passer à un nouveau pacte social.
À cet effet, The Okwelians dit déjà travailler avec les ministères de la Décentralisation et du Développement local et de la Jeunesse et de l’Éducation physique de même qu’avec d’autres organisations de la société civile. Le Think do Tank a aussi lancé plusieurs programmes de formation en direction des jeunes.
Michel Ange Nga
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