Quatre jours après la découverte du corps du journaliste Martinez Zogo, enlevé le 17 janvier, le Conseil national de la communication (CNC) appelle les journalistes « à faire preuve de pondération dans l’attente des résultats de l’enquête ouverte à cet effet par les autorités ». Le président du CNC, Joseph Chebonkeng Kalabubsu (photo), dit faire cet appel en vertu des dispositions du décret de janvier 2012 réorganisant le CNC qui fait de cette instance le garant de la promotion de la liberté de la communication sociale au Cameroun.
Cette mise en garde du régulateur des médias intervient alors que la colère n’a pas baissé au sein de la corporation des journalistes. De nombreux regroupements de journalistes ont en effet initié des actions pour dénoncer l’assassinat de leur confrère et demander que les coupables soient identifiés et traduits devant la justice. Lundi 23 janvier, des journalistes ont été nombreux à déposer une gerbe de fleurs au siège d’Amplitude FM, la radio où Martinez Zogo officiait en qualité d’animateur et chef de chaîne. Hier, la Syndicat des journalistes du Cameroun (SNJC) a institué une journée en noir pour dénoncer ce crime et des voix s’élèvent déjà pour demander une marche de protestation. Et d’autres appellent à des manifestations.
À des journalistes qu’il a reçus, le ministre de la Communication avait déjà demandé de faire preuve de retenue. Pour visiblement apaiser les esprits, René Emmanuel Sadi s’est d’ailleurs reçu mardi dernier au siège d’Amplitude FM où officiait Martinez Zogo. À Paris où des marches sont également annoncées, l’ambassadeur du Cameroun en France, Andre-Magnus Ekoumou, a organisé « l’hommage solennel de la communauté camerounaise de France » à Martinez Zogo.
C’est le mardi 17 janvier dernier que l’alerte a été donnée sur l’enlèvement de Martinez Zogo, animateur populaire à Yaoundé. Ce n’est que le samedi 21 janvier que son corps mutilé sera retrouvé dans une banlieue de la capitale.
L.A.
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