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Une conférence de deux jours à Yaoundé pour aider à éviter la désinformation en période électorale

Une conférence de deux jours à Yaoundé pour aider à éviter la désinformation en période électorale

Paru le lundi, 25 mars 2024 14:41

En prélude aux élections de 2025 au Cameroun, l’association camerounaise Civic Watch organise une conférence de deux jours à Yaoundé pour éviter que la désinformation et les campagnes d’influence puissent influencer le débat public et la cohésion sociale. Cette conférence est organisée à travers son initiative #defyhatenow qui vise notamment à sensibiliser et à développer des moyens pour contrer les discours de haine, la rhétorique des conflits et l’incitation dirigée en ligne à la violence. L’événement, prévu du 27 au 28 mars prochain, est placé sous le thème : « Lutte contre les menaces numériques aux élections au Cameroun : stratégies de lutte contre la désinformation en période électorale ».

La tenue d’élections représente un moment clé de la vie des sociétés démocratiques. Au cours des dernières années, cependant, de nombreux processus électoraux ont été marqués par la diffusion massive de désinformation, la manipulation électorale, la montée de discours de haine et des tentatives de harcèlement visant notamment personnalités politiques. Et le Cameroun n’est pas à l’abri de tels risques. Lors de la présidentielle de 2018, les internautes ont été inondés par des flux de fake news et de discours haineux qui ont polarisé davantage les clivages sociaux et exacerbé les tensions sociopolitiques et tribales. Et dans un contexte où l’utilisation d’Internet est de plus en plus dynamique au Cameroun avec la vulgarisation de l’utilisation de l’IA et l’avènement des réseaux sociaux d’influence tels que Tik Tok, les élections présidentielles de 2025 apparaissent comme une potentielle menace à la construction de la paix et la restauration de la stabilité sociale.

Aussi, la conférence ambitionne-t-elle d’initier un débat public sur les causes profondes de la désinformation, sa manifestation et ses conséquences sur le Cameroun dans son ensemble, mais aussi mobiliser toutes les parties prenantes pour œuvrer pour la stabilité sociopolitique, la bonne gouvernance, la démocratie et la paix au Cameroun durant la période pré-électorale, électorale et post-électorale, apprend-on. L’événement permettra notamment d’échanger sur les meilleures pratiques pour faire progresser la vérification des faits en Afrique avec des experts invités du Kenya, de l’Afrique du Sud et du Nigeria sur la base des expériences de leurs pays en matière de lutte contre la désinformation et les discours de haine en ligne pendant la période électorale. Le Nigeria et le Kenya ont été, respectivement en 2015 et 2017 des cibles de Cambridge Analytica, une société britannique de conseil politique qui a tenté d'influencer les élections générales via Facebook, Twitter et WhatsApp.

Sont attendus à cette conférence, des institutions publiques et privées, des partis politiques, des missions diplomatiques, des organisations internationales et nationales, des établissements d’enseignement supérieur, des associations de médias et des fondateurs de plateformes numériques ayant un grand nombre de followers. En sus des boursiers d’Africa Fact-checking Fellowship (#AFFCameroon), un programme de Civic Watch qui vise à promouvoir la vérification des faits, le journalisme de données et les droits numériques aux journalistes, blogueurs, créateurs de contenu et leaders communautaires en Afrique. « A la fin de cette conférence, notre objectif est de proposer des réponses préventives et réactives plus efficaces pour guider les efforts futurs de protection de l’intégrité électorale et de prévention de la violence électorale », affirme Ngala Desmond Ngala, Country Project Manager #defyhatenow.

Patricia Ngo Ngouem

Dernière modification le lundi, 25 mars 2024 14:44

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