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Sud-Ouest : silence des autorités après des affrontements communautaires qui ont fait une trentaine de morts à Akwaya

Sud-Ouest : silence des autorités après des affrontements communautaires qui ont fait une trentaine de morts à Akwaya

Paru le mardi, 28 juin 2022 14:24

Trois jours après les affrontements sanglants qui ont opposé la communauté Oliti à celle des Massaga dans l’arrondissement de Akwaya, région du Sud-Ouest, le gouvernement n’a pas encore officiellement réagi. Qu’il s’agisse des autorités administratives de la région, des ministres de la Communication, de la Défense ou de l’Administration territoriale, aucune sortie n’a été enregistrée sur le sujet. Des sources locales, SBBC a appris que les 25 et 26 juin derniers, un litige foncier a débouché sur des affrontements entre les Oliti et les Massaga. Le bilan non officiel fait état de 30 morts.

Au ministère de la Communication, un responsable déclare que le gouvernement est au fait de cette situation. « L’approche du gouvernement n’est pas réactive », défend Denis Omgba Bomba, directeur de l’Observatoire des médias et de l’opinion publique au ministère de la Communication. « Il faut sérier les faits pour être certain de ne pas se tromper et de reproduire des erreurs comme avec Ngarbuh. Nous attendons le rapport circonstancié du gouverneur de la région du Sud-Ouest qui devrait arriver aujourd’hui ou demain et nous fera une communication dessus avant la fin de la semaine avec des éléments précis sur ce qui s’est passé, le nombre de victimes, qui a fait quoi, etc. », fait-il savoir. Il ajoute que « le gouvernement est au courant de la situation et les autorités administratives locales sont en train de faire le point sur la situation ».

Cependant d’après une communication du Pasteur Fonki Samuel Forba, modérateur de la Presbyterian Church in Cameroon (PCC), le samedi 25 juin 2022, un groupe de « tueurs à gages » d’Egbekaw et de Mbilishie, amené par les Olitis de Mavas, a attaqué et tué 30 Messagas, 6 Enjawbaw et un couple de Nigérians. L’attaque a eu lieu lors de funérailles dans le village de Bakinjaw, une chefferie de Messaga Ekol. « La raison principale pour laquelle ils ont attaqué et tué les gens est qu’ils veulent occuper une riche terre agricole à Ufambe. Celle-ci appartenant aux Messaga Ekol. Mais les Oliti ne veulent pas que les habitants de Messaga Ekol puissent cultiver ces terres », déclare le pasteur.

Il fait aussi savoir que les affrontements relatifs à ce conflit foncier entre le peuple Oliti et le peuple Messaga Ekol d’Akwaya datent de plusieurs mois. « Les Oliti ont attaqué et tué des Messaga Ekol dans leurs fermes le 29 avril 2022 et les Messaga Ekol ont riposté. Le peuple Oliti s’est alors mobilisé et a obtenu le soutien d’hommes armés engagés et a lancé une attaque très violente (…) contre le peuple Messaga Ekol. Les attaques ont conduit à l’incendie de maisons, au cours duquel certaines personnes ont été brûlées. Plus de 30 personnes ont été tuées, dont des enfants, des filles, des hommes, des femmes et des personnes âgées. Certains ont été décapités. Environ 5 Nigérians ont été tués dans cette attaque », raconte le pasteur.

Le Cameroun est régulièrement sujet à des affrontements intercommunautaires. Les causes tournent très souvent autour de l’appartenance à la terre ou alors entre éleveurs et agriculteurs. D’après les spécialistes, le pays compte plus de 230 ethnies.

Ludovic Amara

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