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Onusida et Expertise France s’allient pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH au Cameroun

Onusida et Expertise France s’allient pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH au Cameroun

Paru le jeudi, 29 février 2024 15:46

L’Onusida, le Programme commun des Nations unies sur le VIH-sida et Expertise France, l’agence publique française de conception et de mise en œuvre de projets internationaux de coopération technique, ont signé à Genève en Suisse, un accord de partenariat pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées à cette maladie dans six pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, dont le Cameroun, a annoncé cette agence onusienne dans un communiqué publié ce mercredi 28 février. Ce partenariat « stratégique » est financé à hauteur de  1 921 520 euros (1,26 milliard de FCFA) par Expertise France via L’Initiative, une facilité française complémentaire du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

« Nous sommes ravis d’unir nos forces avec Expertise France car comme vous le savez, la stigmatisation et la discrimination entravent la prévention, le dépistage, le traitement et les soins du VIH, et freinent les progrès vers l’élimination du sida d’ici 2030. Ce n’est qu'en protégeant les droits de chacun et chacune que nous pouvons protéger la santé de tous et toutes », a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’Onusida et secrétaire générale adjointe des Nations Unies, citée dans le communiqué. Jérémie Pellet, directeur général d’Expertise France, affirme que ce partenariat avec Onusida incarne l'engagement de son institution à « soutenir les communautés les plus vulnérables et à promouvoir des sociétés plus justes et inclusives ».

Le projet vise à réduire les inégalités en matière d’accès aux soins et aux traitements pour les populations les plus vulnérables au VIH au Cameroun, au Bénin, en Côte d’Ivoire, en République centrafricaine (RCA), au Sénégal et au Togo. Il sera question de favoriser l’accès à des services VIH inclusifs et respectueux des droits de l’Homme pour les populations clés, notamment les professionnel(le)s du sexe et les détenu(e)s qui sont touchés de manière disproportionnée par le VIH. Selon les données de l’Onusida, la prévalence du VIH-sida était respectivement de 24,3% et de 4% chez ces catégories de personnes en 2022 au Cameroun, alors que le taux de prévalence est de 2,6% parmi la population générale.

Par cet accord, l'Onusida et la France ambitionnent ainsi d’améliorer les réponses juridiques et sociales face au VIH, en ciblant notamment la réduction des inégalités de genre et des violences basées sur le genre dans l’accès à la prévention, au dépistage et au traitement du VIH pour les populations clés dans les services de santé publics et communautaires au Cameroun, mais aussi en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Togo et en promouvant un cadre juridique plus favorable et respectueux des droits de l’Homme. Le but aussi est de faciliter un meilleur accès aux services juridiques au Cameroun, ainsi qu’au Bénin et en RCA, indique l'agence onusienne.

Le VIH reste un problème de santé publique majeur au Cameroun, mais des progrès encourageants ont été enregistrés ces dernières années. Selon la dernière enquête démographique de santé 2018 (EDS), le taux de prévalence au sein de la population âgée de 15-64 ans est passé de 5,4 % en 2004, à 4,3% en 2011 et 2,7 % en 2018, soit une baisse de 50 % sur 14 ans. Le pays est par ailleurs en voie d’atteindre la cible mondiale « 95-95-95 » : 95 % des personnes atteintes de VIH connaissent leur statut, 95 % des personnes connaissant leur statut sont sous traitement et 95 % des personnes traitées avec des antiviraux ont une charge virale supprimée. Selon les résultats programmatiques du Comité national de lutte contre le sida (CNLS) en 2022, ces taux sont respectivement de 95,8 %, 92,3 % et 89,2 % au Cameroun. Dans la prise en charge du VIH, il demeure toutefois un défi de taille qui est le stigmate attaché au sida et la discrimination qui en résulte.

Patricia Ngo Ngouem

Dernière modification le jeudi, 29 février 2024 15:49

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