Nkwenti Simon Ndoh, le préfet du département du Donga-Mantung dans la région du Nord-Ouest, a pris une décision préfectorale le 26 mai dernier « interdisant l’accès du bétail aux terres agricoles de la plaine de Mbaw dans l’arrondissement de Nwa ». Le but de cette mesure d’après l’autorité administrative, est de « mettre fin au conflit entre agriculteurs et éleveurs dans le Donga-Mantung ».

Ainsi, les chefs de communautés dans les villages d’éleveurs de Ngonkaw et de Nking sont chargés de mobiliser les leurs afin que ceux-ci quittent la plaine agricole avant le 10 juin prochain. Le préfet espère par ce mouvement « réduire les multiples litiges entre agriculteurs et éleveurs résultant de l’installation irrégulière des éleveurs dans cette zone agricole ».

De plus, la décision préfectorale précise que « tous les dégâts agricoles déjà enregistrés du fait de leur pâturage irrégulier et illégal dans les plaines soient immédiatement pris en charge par la commission des fermiers-éleveurs compétente ».

Une décision saluée par les agriculteurs de la plaine de Mbaw qui étaient en effet dépités de voir leurs cultures régulièrement détruites par les troupeaux des éleveurs. Ces derniers l’ont d’ailleurs mauvaise. Ils dénoncent une décision injuste à leur encontre.

Les conflits entre éleveurs et agriculteurs sont légion au Cameroun, notamment dans les zones de gros pâturage, à savoir les régions du Nord-Ouest, de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord, et de l’Extrême-Nord. Ces conflits débouchent très souvent en affrontements violents et meurtriers. Cela a été le cas en décembre 2021 dans l’arrondissement de Logone Birni, région de l’Extrême-Nord.

Dans la région du Nord, des éleveurs font savoir que les champs des agriculteurs sont de plus en plus nombreux et de plus en plus grands. Ce qui réduit leurs espaces de pâturage. À cela, il faut ajouter le grand nombre de réserves naturelles dans lesquelles il est interdit de faire paître le bétail.

L.A.