Ils sont 268 ex-combattants et associés, pour la plupart des femmes et des enfants, de la secte terroriste Boko Haram qui sont retournés au Nigeria le 29 août dernier. Avec leurs baluchons, ils ont regagné la ville voisine de Bama au Nigeria après avoir passé plusieurs semaines au Cameroun.
D’après Sembe Tv, un réseau de veiles des activités de Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord, ces personnes s’ajoutent à des centaines d’autres qui ont d’abord traversé la frontière en direction du Cameroun. Le 22 août déjà, le journal L’œil du Sahel informait que des « des dizaines de membres de Boko Haram accompagnés de leurs familles se sont rendus ce matin aux autorités à Kolofata ».
#Cameroun : des dizaines de membres de #BokoHaram accompagnés de leurs familles se sont rendus ce matin aux autorités à #Kolofata
— L'Oeil du Sahel (@LOeil_du_Sahel) August 22, 2021
Quelques jours plus tôt, c’était une trentaine d’autres personnes, hommes, femmes et enfants associés à Boko Haram qui se sont rendus à Kolofata.
Pour expliquer ces désertions, certains analystes avancent le nouveau leadership au sein du mouvement islamiste d’inspiration salafiste. En effet, depuis la mort d’Aboubakar Shekau, ancien chef de Boko Haram tué dans une guerre fratricide avec les combattants de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (en anglais Iswap) en mai, ces derniers ont fait main basse sur Boko Haram. La nouvelle organisation idéologique et opérationnelle du mouvement a obligé certains combattants de Boko Haram à prendre la fuite, la plupart, en direction du Cameroun.
#ISWAP seems rattled by the well reported desertions by #JAS fighters. It’s now ensuring only civilians are leaving. A deserting JAS fighter caught is likely to be killed. At least 20 fighters and 3 commanders have been killed for trying to leave.
— Malik Samuel (@Sazedek) August 24, 2021
Une situation qui a obligé les autorités de la région à chercher de nouveaux lieux d’accueil, autres que Centre régional de désarmement, de démobilisation et de réintégration de Meri. « Notre centre provisoire de Meri est déjà saturé. Nous avons été amenés à les recevoir uniquement à Mora et sur deux sites au niveau de mon bureau. Le préfet a réquisitionné les centres de promotion de la femme et de la famille de Mora pour mettre à notre disposition environ 200 ex-combattants et associés », avait déclaré à la CRTV Oumar Bichaïr, chef dudit centre. Cette structure accueille au total 1 447 ex-combattants, pour la plupart des Nigérians (soit 846).
Le Cameroun est officiellement entré en guerre contre Boko Haram en 2014. Depuis lors, le conflit a fait de nombreux morts et jeté sur les routes des milliers de personnes.
L.A.