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Marches du 22 septembre 2020: HRW et Amnesty font pression sur Yaoundé pour la libération des militants du MRC

Marches du 22 septembre 2020: HRW et Amnesty font pression sur Yaoundé pour la libération des militants du MRC

Paru le vendredi, 24 septembre 2021 11:43

Human Rights Watch (HRW) et Amnesty international ont réclamé mercredi la libération des militants et sympathisants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) en prison depuis un an, suite aux manifestations du 22 septembre 2020. Les autorités camerounaises « devraient remettre en liberté, immédiatement et sans conditions, toutes les personnes arrêtées pour avoir exprimé leur point de vue politique ou pour avoir exercé leur droit à la liberté de réunion pacifique, et mettre fin à la campagne de répression contre les manifestants pacifiques et les détracteurs du gouvernement », ont déclaré les deux organisations de défense des droits humains dans un communiqué conjoint ce 22 septembre 2021.

Le leader du MRC, Maurice Kamto, avait appelé à des « marches pacifiques » le 22 septembre 2020 pour exiger le départ du président Paul Biya et contester la tenue des élections régionales du 6 décembre de la même année. Ces rassemblements peu suivis ont été interdits par les autorités qui ont accusé l’opposant « d’insurrection ». « En septembre dernier, des Camerounais ont courageusement contesté les actions de leur gouvernement, qui a réagi avec violence et mépris. Un an plus tard, la répression continue, des manifestations sont encore interdites et des manifestants pacifiques sont toujours en prison », a affirmé Ilaria Allegrozi, chercheuse senior sur l’Afrique à HRW, citée dans le communiqué.

«L’Union africaine, la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale et les autres partenaires régionaux et internationaux du Cameroun devraient insister auprès du gouvernement pour qu’il fasse en sorte que des comptes soient rendus pour les violations commises par ses forces de sécurité, et exiger la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes détenues arbitrairement et le respect des libertés d’expression et de réunion pacifique», a renchéri Fabien Offner, chercheur sur l’Afrique centrale à Amnesty international.

Chefs d’inculpation

Selon le MRC, plus de 500 personnes ont été arrêtées lors de ces manifestations et 124 membres et sympathisants du parti, dont deux de ses cadres les plus en vue, Olivier Bibou Nissack et Alain Fogue, sont toujours détenus à Yaoundé et Mfou dans la région du Centre, ainsi qu’à Douala (Littoral) et à Bafoussam (Ouest). Parmi eux, « 116, tous des civils, comparaissent devant des tribunaux militaires pour des chefs d’inculpation aussi vides que ridicules par certains aspects, tels que : tentative de révolution, rébellion, défaut de carte nationale d’identité, attroupement aggravé, tentative d’insurrection en coaction, conspiration, outrage au président de la République, etc. », a réagi le leader du MRC dans un communiqué publié mercredi.

Le 9 septembre dernier, le collectif d’avocats du MRC a annoncé son retrait des procédures en cours, dénonçant « l’impossible accès à une justice équitable rendue par un tribunal impartial et indépendant ». Dans une déclaration commune le même jour, les 124 détenus ont annoncé qu’ils refuseraient à l’avenir de comparaitre devant les tribunaux, car ils ne veulent plus «se soumettre à une parodie de justice ». Les autorités camerounaises ont toujours affirmé que les personnes arrêtées le 22 septembre 2020 étaient poursuivies notamment pour « tentative d’insurrection » ou de « révolution » et qu'elles devront répondre de leurs actes devant la justice.

Huit ont été condamnés pour ces chefs d’inculpation et purgent actuellement des peines de deux ans de prison. En octobre 2020, le ministre de la Communication (Mincom), René Emmanuel Sadi, avait annoncé que 294 personnes avaient été interpellées à Yaoundé, Douala et Bafoussam lors de ces manifestations, rejetant le chiffre avancé par le MRC. Le porte-parole du gouvernement assurait alors que 176 d’entre elles ont été remises en liberté, à la suite des procédures judiciaires « immédiatement enclenchées » qui ont permis d’établir les responsabilités des uns et des autres.

P.N.N

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Dernière modification le vendredi, 24 septembre 2021 17:21

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