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Yokadouma : un groupe de conseillers municipaux tentent de destituer le maire de la ville

Yokadouma : un groupe de conseillers municipaux tentent de destituer le maire de la ville

Paru le jeudi, 28 avril 2022 17:26

Le conseil municipal de la commune de Yokadouma, dans le département de la Boumba-et-Ngoko (région de l’Est), est plus que jamais fracturé. Sur les 39 conseillers élus, 27 ont écrit au préfet le 26 avril pour demander la destitution du maire Ernest Timothée Abono Mpoumbiel.

« Il nous a été donné de constater pour le déplorer que depuis deux ans, la mairie de Yokadouma souffre d’une gestion calamiteuse et peu orthodoxe du fait du chef de son exécutif », écrivent les conseillers en colère.

Ils accusent Ernest Timothée Abono Mpoumbiel d’absence à son lieu de travail. « Il brille par une incapacité à accomplir les missions qui lui sont assignées », se plaignent aussi les conseillers dissidents. Ce n’est pas tout, ils indexent « le mépris et l’insolence manifeste » du maire…

Mais pour un journaliste qui suit de près l’actualité de cette commune, la pomme de discorde est ailleurs. En effet, la mairie de Yokadouma traverse une crise sans précédent. Le débrayage du personnel paralyse les activités de la mairie depuis le mois de mars. Les grévistes revendiquent 14 mois de salaire impayés.

Une situation loin de laisser indifférents les cadres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), qui contrôle entièrement la commune de Yokadouma. C’est le cas de Didier Joher, président d’une des sections du parti dans la Boumba-et-Ngoko.

Recettes

Pour obtenir la « décrispation du climat politique au sein de la commune de Yokadouma », le 20 mars dernier, Didier Joher écrit à ses camarades de parti : « depuis trois semaines, la mairie de Yokadouma est en proie à des manifestations entraînant un blocage de son fonctionnement et mettant en mal de nombreux usagers ». Une médiation qui n’a rien apporté.

La situation financière de la commune est toujours tendue. Selon une source interne, les recettes mensuelles avoisinent la somme de 3 millions de FCFA, alors que la masse salariale mensuelle est estimée à un peu plus de 28 millions de FCFA. De toute évidence, cette situation est due au départ en masse des entreprises forestières qui opéraient à Yokadouma. La même source laisse entendre qu’il ne reste plus que trois entreprises alors qu’elles étaient au nombre de quinze il y a encore trois ans.

Pour les conseillers dissidents, le retour à la sérénité passe forcément par le départ du maire, susurre notre interlocuteur. Ces conseillers ont la majorité avec eux, soit un pourcentage relatif de 69,23 %. Si jamais le préfet accède à cette demande, il y a de fortes chances que Ernest Timothée Abono Mpoumbiel soit éjecté. Mais pour l’instant, le préfet n’a toujours pas répondu.

Michel Ange Nga

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