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Douala : cinq suspects interpellés après le kidnapping du Dr Dissongo

Douala : cinq suspects interpellés après le kidnapping du Dr Dissongo

Paru le mardi, 19 avril 2022 13:23

Cinq hommes ont été interpellés dans le cadre d’une enquête sur l’enlèvement du Dr Olivia Dissongo Joki, médecin en service à l’hôpital de district de Nylon, dans le troisième arrondissement de Douala. Les suspects, dont un repris de justice, ont été appréhendés après plusieurs jours d’enquête et présentés à la presse ce lundi 18 avril 2022. Ils sont âgés entre 22 et 37 ans. L’argent est à l’origine de ce kidnapping.

Le cerveau présumé du groupe, Ulrich Tamto Wato, a avoué avoir planifié cet enlèvement dans le but d’extorquer 200 millions de FCFA à la victime, rapporte la télévision nationale. Il avait eu le numéro de portable du Dr Dissongo en février dernier, après une admission à l’hôpital de district de Nylon. « Elle m’a reçu aux urgences avec mon frère. C’est à ce moment-là que la victime et moi avons fait connaissance », a déclaré le principal suspect à la chaîne de télévision privée Canal 2 international. 

Le téléphone que ses complices et lui utilisaient pour réclamer la rançon a été retrouvé enterré au pied d’un arbre à Edéa, dans le département de la Sanaga-Maritime. Les coups de fil étaient passés depuis cette ville et dans d’autres localités comme Kribi (Sud) et Limbe (Sud-Ouest) dans le but de brouiller les pistes. « Il était question, après chaque coup de fil, qu’on fasse diversion pour les (enquêteurs, Ndlr) mener sur une fausse piste. C’est pour ça que nous sommes venus jusqu’ici (Edéa) pour leur faire croire que la victime est ici. Ensuite, on devait laisser le téléphone ici pour leur faire croire que nous sommes dans le périmètre », a relaté le cerveau présumé du gang.

Clinique de l’aéroport

Las de ne pas recevoir la rançon, certains de ses complices ont paniqué et alerté les forces de sécurité sur le lieu où la victime était séquestrée. Les forces de l’ordre ont procédé à la libération du médecin. Ses ravisseurs ont été arrêtés quelques jours après. « Nous avons notamment bénéficié de la collaboration des unités d’Edéa et de Kribi qui nous ont apporté un soutien non négligeable, ainsi que ceux de la direction de la Police judiciaire », a précisé le commissaire principal, Arsène Gérard Essono Adou, chef service recherches et enquêtes criminelles à la division régionale de la Police judiciaire du Littoral.

Dr Olivia Dissongo Joki a été enlevée le 6 avril dernier. L’enquête révèle que ses ravisseurs l’ont appelée pour un prétendu entretien, en se faisant passer pour le Dr Guy Sandjon, président de l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC) et médecin-chef de la Clinique de l’aéroport. Arrivée à la clinique au quartier Bonapriso, elle reçoit un coup de fil qui l’invite plutôt à suivre un jeune homme dans un immeuble non loin de là, présenté comme une annexe de cette structure sanitaire. Elle s’y rend, convaincue de rencontrer le patron de l’ONMC.

Une fois le portail franchi, elle est kidnappée et séquestrée dans une chambre dans un appartement meublé. Les résultats de l’enquête viennent contredire la thèse selon laquelle la victime a simulé son propre enlèvement. Lors de la reconstitution des faits, Dr Dissongo Joki a notamment confié aux enquêteurs que ses ravisseurs ont menacé de l’asphyxier avec du gaz ou de l’offrir en « sacrifice rituel » si elle ne coopérait pas. Sur Twitter, le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaodua Malachie, s’est réjoui de sa libération et a annoncé qu’elle avait retrouvé sa famille.

Les ravisseurs présumés, eux, seront présentés aux juridictions compétentes pour répondre de leurs faits.

P.N.N

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Dernière modification le mardi, 19 avril 2022 13:29

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