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Violences basées sur le genre : deux féminicides en 48 h, des associations appellent à mieux protéger les femmes

Violences basées sur le genre : deux féminicides en 48 h, des associations appellent à mieux protéger les femmes

Paru le lundi, 27 juin 2022 15:24

Le Cameroun a enregistré deux nouveaux féminicides en l’espace de 48 h. Le 18 juin, une jeune femme de 23 ans a été battue à mort par son conjoint à Bafang, dans la région de l’Ouest, selon le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune. Deux jours plus tôt, c’est une autre femme, âgée de 49 ans, qui a été tuée par son employé de maison, selon la même source. Il ne s’agit là que de cas de féminicides rapportés par la presse. Ces exemples ne reflètent pas la réalité, car le phénomène est en hausse dans le pays, selon les autorités et les associations de défense des droits humains.

« Il y a effectivement une montée de violences allant jusqu’à la mort des femmes. C’est très inquiétant. Malheureusement, nous ne savons plus quoi faire parce que malgré la multitude des lois, nous avons l’impression que nos concitoyens ne sont pas concernés. Ils sont nombreux, ceux-là qui posent ces actes criminels, mais qui restent en liberté, circulent et à la limite, se moquent de leurs victimes et de la loi au nom de l’argent qu’ils peuvent avoir et donner à tout le monde », a déclaré, sur France 24, Me Charlotte Tchakounte, avocate et fondatrice de l’Association des juristes pour l’intégrité sociale (Ajuristes).

Elle attribue cette hausse de violences basées sur le genre (VBG) à l’impunité judiciaire dont bénéficient les conjoints et à l’absence d’un dispositif de protection qui permettrait d’éloigner ou de mettre à l’abri les victimes de violences et crimes conjugaux au Cameroun. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le féminicide, c’est-à-dire le meurtre d’une femme, est la « forme la plus extrême » des actes de violences à l’égard des femmes. Les résultats préliminaires d’une étude faite par l’OMS et la London School of Hygiene and Tropical Medicine, montrent que plus de 35 % de tous les meurtres de femmes dans le monde seraient commis par un partenaire intime (mari, petit ami, conjoint actuel ou ancien).  

Entre 2019 et 2020, quelque 130 femmes sont mortes sous les coups de leurs conjoints dans le pays, d’après un décompte de la Commission des droits de l’Homme et des libertés du Cameroun (Cndhl). Dans des pays comme le Cameroun où les données sur le féminicide sont rares, l’OMS affirme que des activités de sensibilisation et de plaidoyer pourraient encourager la coopération entre la police, le personnel médical et d’autres corps concernés, afin de reconnaître et d’enregistrer la relation victime-agresseur et le mobile de l’homicide.

P.N.N

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Dernière modification le lundi, 27 juin 2022 15:25

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