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Affaire Samuel Wazizi : Paul Biya promet l’ouverture d’une enquête

Affaire Samuel Wazizi : Paul Biya promet l’ouverture d’une enquête

Paru le samedi, 06 juin 2020 03:39

Le Cameroun va ouvrir une enquête sur la mort de Samuel Wazizi. L’information est donnée par l’ambassadeur de France au Cameroun, Christophe Guilhou. Ce vendredi 5 juin 2020, le diplomate français a été reçu en audience au palais de l’Unité à Yaoundé par le président de la République, Paul Biya.

« Nous avons fait part au président Biya de notre vive émotion, suite au décès du journaliste Samuel Wazizi. Nous en avons beaucoup parlé et le président m’a dit qu’il allait lancer une enquête pour connaitre toutes les causes et les circonstances de ce décès », a déclarée Christophe Guilhou à sa sortie d’audience qui avait plusieurs points à l’ordre du jour : coopération bilatérale Cameroun-France, pandémie de Covid-19, droits de l’Homme et situation dans les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest.

Confirmation

En mi-journée, le ministère de la Défense (Mindef) a confirmé la mort de Samuel Ajiekah Abuwe. Dans un communiqué de presse, le Mindef soutient que le journaliste connu sous le nom de Samuel Wazizi est mort le samedi 17 août 2019 à l’hôpital militaire de région N°1 (HMR1) à Yaoundé. 

Le communiqué signé du capitaine de frégate Cyrille Atonfack, chef de division de la communication au ministère de la Défense, précise que le certificat de genre de mort délivré par cet hôpital indique « clairement que le nommé Samuel Ebuwe né le 6 juin 1984 à Moliko est décédé de suite d’une sepsis sévère ». La dépouille du défunt a été déposée à la morgue de l’hôpital militaire de Yaoundé sis au Centre de formation technique des armées (CFTA) « et la famille aussitôt informée », soutient le porte-parole de l’armée.

Circonstances

Selon cette même version donnée par l’armée, Samuel Wazizi a été arrêté le 3 août 2019 à Ekona par les forces de sécurité « au cours d’une opération de sécurité sur le terrain ». « Il était soupçonné d’intelligence avec les groupes armés séparatistes et de complicité d’actes de terrorisme », indique le document.

« Après de longues enquêtes, les éléments des forces de sécurité avaient établi que ce dernier, se disant animateur dans une chaine de télévision locale, était en réalité un logisticien de divers groupe terroriste opérant sur les hauteurs de Mountains Lions (Buea) », écrit le communicant des forces de défense.

À l’issue d’une « exploitation opérationnelle » à la 21e Brigade d’infanterie motorisée (21e BRIM) où il avait été remis le 7 août 2019, Samuel Wazizi « fut transféré au Service central de recherches judiciaires (SCRJ) le 13 août 2019 via la division de la sécurité militaire », rapporte le communiqué. 

Réactions

Le président du Syndicat national des journalistes du Cameroun, Denis Nkwebo, qui a immédiatement réagi à cette sortie du porte-parole de l'armée, a qualifié ce communiqué de « tissu de mensonges » et « ultime provocation ».

Plutôt en matinée, le député Jean Michel Nintcheu a demandé la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire pour élucider cette affaire qui cristallise l’attention de l’opinion. « L’urgence de la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire s’impose pour lever toutes les zones d’ombre qui entourent ce crime insoutenable », a indiqué l’élu du Social Democratic Front. Ce parti politique de l’opposition revendique les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest comme bastion naturel.

Baudouin Enama

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Dernière modification le samedi, 06 juin 2020 08:25

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