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Université de Ngaoundéré : le recteur Uphie Chinje charge le PCA auprès de la Conac

Université de Ngaoundéré : le recteur Uphie Chinje charge le PCA auprès de la Conac

Paru le mercredi, 04 mai 2022 15:07

Le 20 avril dernier, Uphie Chinje (photo), le recteur de l’université de Ngaoundéré, a écrit à Dieudonné Massi Gams, le président de la Commission nationale anti-corruption (Conac), pour dénoncer des « pratiques de corruption » qui ont cours, selon elle, dans l’établissement académique qu’elle dirige. Dans cette correspondance, Uphie Chinje met à l’index le président du Conseil d’administration (PCA) et le contrôleur financier spécialisé.

« Ils conseillent tous deux au recteur de mal gérer les allocations budgétaires pour obtenir de l’argent. C’est déplorable et c’est une “pratique courante à l’université” avec tous les établissements », écrit Uphie Chinje.

En plus de cette affaire d’allocations budgétaires, elle charge particulièrement le PCA, Abdoulaye Babale, qu’elle accuse d’avoir participé à supprimer du budget 2022 les indemnités dues au recteur. Une décision arbitraire puisque Uphie Chinje rappelle que « le seul poste assorti d’une indemnité de fonction à l’université est celui du président du conseil d’administration ».

Uphie Chinje conclut sa lettre par un appel au secours à Dieudonné Massi Gams : « votre aide est désespérément nécessaire car mes efforts jusqu’à présent semblent être vains ».

« Diffamations »

Cette lettre est en réalité le prolongement d’une vive tension née au mois de janvier dernier entre le recteur et le PCA au moment de voter le budget de l’université. Abdoulaye Babale avait cru bon de supprimer la ligne qui concerne les indemnités de souveraineté du recteur d’un montant de 37 millions de FCFA. Une décision mal accueillie par Uphie Chinje. Elle a toujours argué qu’elle n’a pas inventé ces indemnités, qui ont été validées par l’ancien PCA et le Conseil d’administration.

Pour se plaindre, le recteur avait saisi la présidence de la République et le Premier ministre, comme elle-même l’avait fait savoir à nos confrères de L’œil du Sahel au début de cette année. Visiblement, cette démarche n’a pas suffi à rétablir ses indemnités. La preuve, elle s’en plaint encore dans la lettre qu’elle adresse au président de la Conac.

Abdoulaye Babale n’a pas mis long à réagir à cette lettre envoyée à Dieudonné Massi Gams. Le 26 avril, soit six jours plus tard, le PCA écrit à son tour une lettre au contrôleur financier spécialisé dans laquelle il qualifie les dénonciations du recteur de « diffamations ».

« Je vous saurais infiniment gré de me faire part des irrégularités que vous auriez constatées au vu de ces accusations sans preuve à l’appui, formulées contre le contrôleur financier spécialisé et le président du Conseil d’administration par madame le recteur », enjoint Abdoulaye Babale à Joseph Nkili Abessolo, le contrôleur financier spécialisé.

Hôtel particulier

Ce dernier a rapidement répondu au PCA en épluchant les griefs formulés par le recteur. En ce qui concerne les indemnités du recteur, Joseph Nkili Abessolo rappelle que le ministère des Finances et celui de l’Enseignement supérieur ont demandé de surseoir.

Pour ce qui est des allocations budgétaires, le contrôleur financier spécialisé se dédouane : « en tant que premier conseiller de madame le recteur en matières financières, et si j’ai bonne souvenance, je n’ai jamais demandé au recteur de convertir les allocations budgétaires en vue d’obtenir de l’argent, afin de résoudre ses problèmes personnels. Il en est de même des chefs d’établissement qui sont cités dans la lettre adressée au président de la Conac ».

Et pour terminer, Joseph Nkili Abessolo revient sur les indemnités de fonction payées au PCA. On apprend que ce dernier bénéficie d’un hôtel particulier de 500 000 FCFA par trimestre quand le recteur jouit d’un hôtel particulier trimestriel de 1,5 million de FCFA. « Le président du conseil d’administration n’est donc pas le seul bénéficiaire d’une indemnité de fonction à l’université de Ngaoundéré », conclut le contrôleur financier spécialisé.

Une chose est certaine, le recteur attend que la Conac vienne démêler les écheveaux à Ngaoundéré.

Michel Ange Nga

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Dernière modification le mercredi, 04 mai 2022 15:10

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