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Lutte contre les faux médicaments : le Minsanté accuse les autres ministères de ne pas faire leur travail

Lutte contre les faux médicaments : le Minsanté accuse les autres ministères de ne pas faire leur travail

Paru le mercredi, 20 avril 2022 17:23

Lors d’une interview, ce mercredi 20 avril 2022 sur le Poste national de la CRTV, l’inspecteur général des services pharmaceutiques et des laboratoires au ministère de la Santé publique (Minsanté), Dr Solange Kouakap, a accusé les autres ministères et administrations publiques impliqués dans la lutte contre les faux médicaments de ne pas faire leur travail. « Quand on parle de lutte contre le faux médicament, on voit seulement le ministre de la Santé publique, mais la lutte est multisectorielle, c’est-à-dire que les autres ministères devraient jouer leur rôle », a-t-elle indiqué. Or, ce n’est pas le cas, dit-elle.

Elle en veut notamment pour preuve les vendeurs de médicaments de la rue, une pratique illégale et réprimée par la loi. « Quand vous voyez ces vendeurs de médicaments dans la rue, les forces de l’ordre devraient les arrêter automatiquement parce que la lutte contre le faux médicament est réprimée dans l’article 258 du Code pénal. Ces gens vendent des médicaments alors qu’ils ne sont pas légalement autorisés. Donc, il suffit de les attraper, mais les gens ne le font pas », a-t-elle déploré, précisant que tout médicament vendu hors du circuit licite est considéré comme un faux. 

Elle regrette que le Minsanté soit le seul à jouer pleinement son rôle dans le cadre de cette lutte, malgré l’ampleur du phénomène et de ses répercussions sur la santé des populations. « Le Minsanté fait ce qui lui revient, c’est-à-dire s’assurer que ce qui est dans le circuit licite est de bonne qualité notamment avec le contrôle à l’importation pour bloquer tout ce qui peut entrer comme faux conteneurs, puis des analyses au niveau du Lanacome sur le plan national pour se rassurer que ce que nous avons dans le circuit licite est de bonne qualité », a-t-elle affirmé. 

Répression

Mais ces efforts ne peuvent véritablement porter des fruits que si toutes les parties prenantes s’investissent activement dans la croisade contre les médicaments illicites. « Nous interpellons ici les autres administrations à rentrer réellement dans le jeu pour que la répression, qui dépend vraiment d’elles, puisse prendre corps. On a vu le sous-préfet de Yaoundé 6 qui demande qu’on ferme toutes les structures illicites dans sa circonscription. Donc, nous voulons que tous les autres suivent le pas. (…) Le faux médicament à un impact négatif sur le plan sanitaire, économique, sécuritaire. Donc, il faut réellement que les autres administrations se lèvent », a-t-elle ajouté.

À l’effet de lutter contre l’expansion de l’industrie du faux médicament, un Comité national multisectoriel de lutte contre les faux médicaments et le trafic illicite des produits pharmaceutiques a été créé le 18 novembre 2019. Ce comité, qui vise une meilleure coordination de la lutte, est présidé par le Minsanté. La Primature y est représentée, ainsi que les ministères de la Justice (Minjustice), de l’Administration territoriale (Minat), des Finances (Minfi), de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), du Commerce (Mincommerce), le Secrétariat d’État à la Défense, chargé de la gendarmerie (Sed) et la Délégation générale à la Sûreté nationale (DGSN), selon l’arrêté relatif à sa création.

Il a notamment pour missions de donner des orientations stratégiques pour la lutte contre les faux médicaments et le trafic illicite des produits pharmaceutiques et de coordonner, piloter, assurer le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre du Plan national multisectoriel de lutte contre les faux médicaments et le trafic illicite des produits pharmaceutiques. Ce plan est mis en œuvre avec l’accompagnement d’Interpol et des partenaires au développement.

 Au Cameroun, les faux médicaments sont les médicaments distribués en gros ou au détail par des personnes (physiques ou morales) non habilitées, vendus dans la rue, importés de manière frauduleuse. Mais également ceux fabriqués dans des unités de production non autorisées, reconditionnés avec de fausses étiquettes et recyclés, ainsi que des médicaments dont les dates de péremption sont falsifiées, indique-t-on au Minsanté. 

P.N.N

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